La Bourse de Paris devrait réellement entamer l'année 2015 la semaine prochaine avec le retour de l'ensemble des investisseurs après les fêtes et un agenda économique assez chargé en Europe et aux Etats-Unis.
Sur la semaine écoulée, écourtée en raison d'une demi-séance mercredi et d'un jour férié le 1er janvier, l'indice CAC 40 a perdu 1,01% pour terminer vendredi à 4.252,29 points. Il a perdu 0,48% pour la première séance de l'année.
"La semaine prochaine va vraiment lancer l'année 2015", souligne Alexandre Baradez, analyste, chez IG France.
Le marché parisien vient de mettre un terme à une année 2014 morose, au cours de laquelle il a quasiment fait du surplace.
La période des fêtes a en outre été relativement peu animée, les volumes d'échanges sont restés très faibles, la plupart des opérateurs étant en vacances.
Seule la Grèce a retenu l'attention des marchés, avec un regain d'incertitude politique, puisque des élections législatives anticipées vont être organisées le 25 janvier, à la suite de l'échec le 29 décembre du candidat du gouvernement à la présidentielle.
"La Grèce ne comporte plus réellement de risque de crise systémique, mais c'est un dossier épineux qui crée de la volatilité", note M. Baradez.
Les déclarations du parti de gauche radicale anti-austérité Syriza, en tête dans les sondages, seront particulièrement scrutées, alors que le marché craint que son éventuelle arrivée au pouvoir remette en cause les négociations avec les créanciers du pays, à savoir l'UE et le FMI.
- Vers un regain de volatilité -
Ce dossier grec pourrait être source de volatilité dans les prochains jours et s'ajoute à un agenda macroéconomique nourri des deux côtés de l'Atlantique.
En zone euro, les marchés regarderont principalement les chiffres d'inflation pour décembre, prévus en début de semaine, au moment où les craintes d'une déflation, ou baisse générale des prix, sont vives.
La chute brutale des prix du pétrole depuis plusieurs semaines alimente d'autant plus ces inquiétudes et tient en alerte la Banque centrale européenne (BCE) qui se réunira pour la première fois de l'année le 22 janvier prochain.
Un chiffre d'inflation préoccupant pour décembre ne ferait qu'augmenter la pression sur la BCE pour qu'elle en face plus afin de sortir la zone euro de l'ornière.
"Le marché va guetter une éventuelle tombée en déflation. Les chiffres vont être importants dans l'optique de la réunion de la BCE", selon M. Baradez.
Les marchés espèrent que la BCE mette en place un vaste programme de rachat d'actifs, élargi aux dettes souveraines. Ces spéculations ont d'ailleurs permis aux taux d'emprunt des principaux pays de la zone euro de toucher des plus bas historiques cette semaine.
En dehors de l'inflation, la production industrielle sera suivie, notamment en Allemagne et en France, alors que la conjoncture économique reste déprimée mais qu'une amélioration pour 2015 n'est pas à exclure.
Toujours en Europe, la Banque d'Angleterre tient sa réunion de politique monétaire jeudi.
Enfin, la semaine sera particulièrement chargée aux Etats-Unis, avec l'indicateur les plus attendu, le rapport mensuel sur l'emploi vendredi.
La vigueur retrouvée de l'économie américaine, dont la croissance a atteint 5% au troisième trimestre, a notamment permis à Wall Street d'évoluer au plus haut historique, avec une hausse de 7,52% sur l'année.
La principale incertitude aux Etats-Unis réside dans le calendrier de la prochaine hausse des taux de la Fed, qui devrait intervenir en 2015.
C'est la raison pour laquelle le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, attendu mercredi, sera disséqué par les investisseurs, à l'affût de tout indice concernant l'évolution de la politique monétaire.
"Le marché craint que les bonnes statistiques, même dans un contexte d'inflation faible, ne suffisent pas à empêcher la Fed d'augmenter ses taux en 2015", résume M. Baradez.