Quelque 2,5% des ménages ont été victimes en 2011 en France de débits bancaires frauduleux dont la moitié sur internet à partir de leurs comptes ou numéros de cartes, selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
C'est en augmentation "très significative" par rapport à la précédente étude: en 2010, 2% des ménages (500.000) avaient déclaré être victimes de ces mêmes délits.
Cette étude a été réalisée, précise l'ONDRP, lors de sa traditionnelle enquête dite de "victimation" consistant avec l'Insee à interroger les Français sur les faits de délinquance dont ils se disent victimes et pour lesquels ils ne portent pas toujours plainte. Ces enquêtes tranchent avec les statistiques officielles souvent sujettes à controverse.
En 2011, l'enquête de victimation auprès de 17.000 personnes de 14 ans et plus a porté pour la seconde fois sur les débits frauduleux via les comptes bancaires des ménages. Ils ont ainsi visé près de 650.000 d'entre eux, soit 2,5%, selon ce qu'ils ont déclaré lors de cette enquête.
Un peu plus de la moitié des victimes (52%) disent que le débit le plus récent les visant "a été effectué dans un commerce en ligne" c'est-à-dire en utilisant leurs informations bancaires confidentielles, numéros de comptes, de cartes ou identifiants de connexion.
Il s'agit de sommes peu élevées, observe par ailleurs l'étude de l'ONDRP: 27% disent que le montant des débits est inférieur ou égal à 100 euros, 25% qu'il se situe entre 100 et 300 euros, 29% entre 300 et 1.000 euros, 19% supérieur à 1.000 euros.
Sept ménages sur dix déclarent avoir découvert l'existence de ces débits en consultant leurs relevés d'opérations. 56% ignorent comment le ou les auteurs ont procédé pour obtenir leurs informations bancaires.
Un peu moins d'un ménage sur deux (44%) déclare avoir déposé plainte et 77% avoir été remboursés par la banque de l'intégralité du préjudice.
Selon le président par intérim de l'ONDRP, Alain Bauer, on ne peut comparer les déclarations des personnes interrogées aux statistiques officielles de la délinquance depuis que ne sont plus prises en compte des escroqueries à la carte bancaire.
Si ces cartes ne sont pas volées, il n'y a en effet plus de dépôt de plaintes depuis 2011, selon des directives de la Chancellerie.
Seule l'enquête de victimation donne un aperçu de ces délits, fait ainsi valoir l'ONDRP.