Wall Street baissait peu après l'ouverture lundi, le marché assimilant une nouvelle chute des prix du pétrole et se montrant frileux au début d'une semaine riche en résultats d'entreprises: le Dow Jones perdait 0,67% et le Nasdaq 0,87%.
Après avoir ouvert en hausse, l'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, s'est retourné et cédait 119,51 points à 17.617,86 points, vers 15h10 GMT, et le Nasdaq, à dominante technologique, 40,87 points, à 4.663,19 points.
Très suivi par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 perdait 0,85%, soit 17,28 points, à 2.027,53 points.
Vendredi, la Bourse de New York avait fini en baisse, les investisseurs justifiant un repli technique par un déclin inattendu des salaires américains: le Dow Jones avait perdu 0,95% et le Nasdaq 0,68%.
Désormais, après une fin 2014 et un début d'année chargés en actualités macroéconomiques, le marché se prépare à ce que "le rapport d'Alcoa, attendu après la clôture, lance officieusement la saison des résultats pour le quatrième trimestre" de l'an dernier, ont rapporté les experts de la maison de courtage Charles Schwab.
Alcoa, géant de l'aluminium, sera le premier grand groupe américain à publier ses résultats, à l'orée d'une semaine marquée surtout par les chiffres des grandes banques JPMorgan Chase et Wells Fargo mercredi, Bank of America et Citigroup jeudi et Goldman Sachs vendredi.
Les investisseurs "s'inquiètent particulièrement de la possibilité que les multinationales américaines aient vraiment commencé à ressentir au quatrième trimestre l'impact de la hausse du dollar sur leurs profits à l'étranger", a relevé Jasper Lawler de CMC Markets.
A Wall Street, "la volatilité qui a régné la semaine dernière va apparemment se prolonger lundi matin", a-t-il prévenu, rappelant que le Dow Jones avait alors "enregistré une évolution supérieure à plus de 100 points tous les jours".
En ce sens, la hausse enregistrée juste à l'ouverture, lundi, n'a pas duré car "le marché est en train d'assimiler le fait que le (prix du) pétrole brut tombe à de nouveaux plus bas", a jugé Patrick J. O'Hare, de Briefing.com.
Le marché du pétrole digérait une note de la banque Goldman Sachs, qui a considérablement abaissé ses prévisions de cours pour les mois à venir, estimant notamment que la baril de brut baisserait à New York à 41 dollars dans trois mois, et à 39 dollars d'ici six mois, contre respectivement 70 dollars et 75 dollars estimés auparavant.
Pour l'heure, le prix du baril de brut reculait fortement, sous les 46,50 dollars le baril, poursuivant sa dégringolade vers des niveaux plus vus depuis presque six ans, dans un marché très pessimiste face à la surabondance de l'offre.
- Mouvements dans la santé -
Par ailleurs, même si les entreprises reviennent sur le devant de la scène, le marché attend aussi "d'importants chiffres économiques cette semaine, en premier lieu sur l'inflation (jeudi et vendredi) et sur les ventes de détails (mercredi)", ont noté les experts de Charles Schwab.
Le marché obligataire était en hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 1,934% contre 1,960% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,525%, contre 2,543%.
Parmi les valeurs, dans l'attente des grands résultats, "les échanges sont dominés par des fusions et acquisitions dans le secteur de la santé", ont souligné les experts de Charles Schwab.
Le laboratoire pharmaceutique suisse Roche va notamment investir plus d'un milliard de dollars pour prendre le contrôle du groupe américain Foundation Medecine (FMI), qui s'envolait de 113,12% à 51,00 dollars.
Le groupe irlandais Shire a, lui, annoncé qu'il allait acquérir pour un montant de 5,2 milliards de dollars (4,4 milliards d'euros) le groupe américain NPS Pharmaceuticals, qui bondissait de 8,30% à 45,39 dollars.
Le laboratoire Bristol-Myers-Squibb prenait 3,56 % à 62,47 dollars, après avoir annoncé la fin anticipée, avec des résultats favorables, d'une étude pivot sur l'efficacité de son medicament Opdivo (nivolumab), un traitement expérimental prometteur contre le cancer de la peau.
Dans le reste des valeurs, le joailler Tiffany, qui a abaissé sa prévision de bénéfices nets pour son exercice en cours, citant la force du dollar, s'effondrait de 11,83% à 91,21 dollars.
Lululemon, spécialiste des vêtements pour le yoga, gagnait 4,86% à 61,48 dollars, après avoir très nettement relevé ses prévisions de chiffre d'affaire et de bénéfices pour le trimestre actuel de son exercice.