par Tom Miles
GENEVE (Reuters) - La population mondiale de poissons, d'oiseaux, de mammifères, d'amphibiens et de reptiles a diminué de 52% entre 1970 à 2010 suivant un rythme plus rapide que prévu, indique l'organisation World Wildlife Fund, mardi.
Dans un rapport biennal, l'ONG précise que les besoins humains dépassent désormais de 50% les réserves naturelles disponibles avec un abattage d'arbres, une exploitation des nappes phréatiques et des émissions de CO2 plus rapides que le temps nécessaire à la Terre pour répondre à ces demandes.
"Ces dégâts ne sont pas inévitables, ils sont seulement la conséquence de la manière dont nous choisissons de vivre", note Ken Norris, directeur du département scientifique à Zoological Society de Londres.
"Il est essentiel que nous saisissions l'opportunité tant qu'il est encore temps pour mettre en oeuvre un développement durable et créer un avenir dans lequel les gens pourront vivre et prospérer en harmonie avec la nature", précise directeur général de WWF, Marco Lambertini.
Protéger la nature n'est pas seulement protéger les espèces sauvages mais également sauvegarder l'avenir de l'humanité, "ce qui signifie notre survie même", ajoute-t-il.
Le déclin des espèces sauvages vertébrées a été le plus spectaculaire dans les régions tropicales, notamment en Amérique latine. L'indice établi dans le rapport "Living Planet" se base sur 10.380 populations de 3.038 espèces de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens et de poissons.
Ce déclin de 52% en moyenne est plus rapide que ne l'avaient anticipé les précédentes études. Le rapport publié en 2012 évoquait un déclin de 28% des espèces sauvages entre 1970 et 2008.
Les populations les plus touchées sont les espèces d'eau douce où la disparition atteint 76% entre 1970 et 2010 tandis que les espèces marines et terrestres ont diminué toutes deux de 39%.
Les principales raisons de ce déclin sont la perte de l'habitat naturel, la chasse et la pêche et le réchauffement climatique.
Les Koweitiens sont les humains dont "l'empreinte écologique" est la plus marquée, devant le Qatar et les Emirats arabes unis, pays dont les habitants consomment et gaspillent des ressources plus que ceux d'aucun autre pays au monde.
"Si tous les habitants de la planète avaient une empreinte écologique égale à celle de la moyenne des habitants du Qatar, nous aurions besoin de 4,8 planètes. Si nous avions tous le style de vie d'un Américain moyen nous aurions besoin de 3,9 planètes", précise le rapport.
"Compte tenu du rythme et de l'ampleur du changement, nous ne pouvons désormais plus exclure la possibilité de parvenir à un point de basculement qui pourrait de manière brutale et irréversible modifier les conditions de vie sur Terre".
(Pierre Sérisier pour le service français)