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De la CSG au prix des carburants, un an de polémiques sur le pouvoir d'achat

Publié le 07/12/2018 08:08
Mis à jour le 07/12/2018 10:46
Des 'gilets jaunes' mobilisés à Saint Beauzire (centre de la France), le 6 décembre 2018 (Photo Thierry Zoccolan. AFP)

Au Parlement comme dans la rue, le gouvernement a essuyé tout au long de l'année 2018 des critiques sur sa politique fiscale et budgétaire, accusée d'avoir pénalisé le pouvoir d'achat. Une grogne devenue explosive avec le mouvement des "gilets jaunes".

"Manu, c'est à partir de quand que ça ruisselle?" Ce slogan, affiché sur un rond-point tenu par une poignée de manifestants, résume l'impatience qui s'est emparée d'une partie de la population, estimant n'avoir pas suffisamment bénéficié de la politique du gouvernement.

Une colère qui puise ses racines dans des problèmes au long cours, comme la désertification ou la désindustrialisation, mais que des décisions prises ces derniers mois par l'exécutif ont attisée, en donnant le sentiment de rogner le pouvoir d'achat des Français.

Première d'entre elles: la hausse de 1,7 point de la CSG (contribution sociale généralisée), entrée en vigueur au 1er janvier 2018 afin de compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du secteur privé.

Cette réforme a grevé les revenus d'une partie des retraités -- près de 60% d'entre eux, selon Bercy -- soumis à la CSG à taux plein mais pas aux cotisations salariales. Un choix assumé par l'exécutif, mais source de dépit chez les personnes concernées.

D'autres annonces ont alimenté la grogne au cours de l'année 2018, de la désindexation des retraites jusqu'à la baisse des aides au logement. Mais c'est surtout la hausse des prix des carburants à l'automne qui a cristallisé le mécontentement.

Cette hausse, liée à la flambée des prix du pétrole et dans une moindre mesure au durcissement de la taxe carbone, "a servi de déclencheur", observe Alexandre Mirlicourtois, économiste chez Xerfi. "Ca a fait déborder une colère qui couvait depuis longtemps."

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- "impatience" -

Sur le papier, ce mouvement d'humeur peut sembler surprenant.

Selon l'Insee, le pouvoir d'achat a en effet augmenté de 1,3% en 2017, et devrait progresser sur le même rythme cette année. En 2019, il devrait même accélérer (+1,7%), à la faveur des baisses d'impôts prévues par le gouvernement.

Et d'après une étude publiée fin octobre par l'institut GfK, la France fait partie des pays les mieux lotis en terme de pouvoir d'achat: en 2018, ce dernier s'élevait à 20.038 euros par habitant dans l'Hexagone, contre 14.292 euros en moyenne dans l'Union européenne.

"On ne peut cependant pas comprendre le mouvement" des gilets jaunes "si l'on ne regarde pas les chiffres dans le détail et sur le long terme", prévient Mathieu Plane, chercheur à l'OFCE.

D'après cet observatoire économique, les ménages ont en effet perdu 440 euros de revenu disponible entre 2008 et 2016, dans le sillage de la crise. Une situation qui explique sans doute "la forme d'impatience" constatée "depuis que la croissance a redémarré", avance M. Plane.

Les statistiques globales, en outre, ne rendent pas compte des réalités individuelles ou territoriales, foncièrement inégales. Selon GfK, le pouvoir d'achat moyen est ainsi deux fois supérieur à Boulogne-Billancourt (30.310 euros) qu'à Saint-Denis (14.696 euros).

"La crise des +gilets jaunes+ est une crise du pouvoir d'achat. Un pouvoir d'achat qui a diminué pour les Français les plus modestes", assure ainsi Julia Cagé, professeure à Sciences Po et auteure d'une tribune virulente sur le sujet cette semaine dans Le Monde.

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Le calendrier fiscal du gouvernement, pour beaucoup, a contribué à ce déséquilibre. "Les mesures améliorant le pouvoir d'achat des plus aisés, comme la suppression de l'ISF, ont été mises en oeuvre en début d'année", rappelle Mathieu Plane.

Les mesures favorables aux classes moyennes, comme la baisse de la taxe d'habitation, sont intervenues pour leur part à l'automne. "Ce sont de fortes baisses d'impôts, mais arrivées tardivement. Le rééquilibrage n'interviendra vraiment qu'en 2019", relève l'économiste.

De quoi alimenter un sentiment d'injustice chez les classes populaires, par ailleurs les plus exposées aux "dépenses contraintes" -- c'est-à-dire les dépenses fixes ou pré-engagées, comme les loyers ou les factures d'électricité.

D'après l'Insee, ces dernières ont été multipliées par 2,5 depuis les années 1960 et pèsent désormais pour près de 30% du budget. "Mais pour les classes modestes, c'est parfois 80% des revenus", souligne Alexandre Mirlicourtois. Qui estime que le pouvoir d'achat "n'est pas seulement une question de ressenti".

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