PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé mercredi qu'un rassemblement de soutien à Mickaël H., l'auteur de l'attaque à la préfecture de police de Paris, prévu jeudi dans le Val-d'Oise, serait interdit.
"La manifestation prévue à Gonesse en soutien à l'assassin de la préfecture de police est une infamie et une insulte à la mémoire de nos policiers", écrit-il sur Twitter (NYSE:TWTR).
"Je me suis entretenu avec le préfet du Val-d'Oise: le rassemblement va être interdit", ajoute-t-il.
Le ministre précise avoir "demandé à ce que les propos odieux tenus par son organisateur soient dénoncés au procureur de la République".
Ce rassemblement est une initiative d'Hadama Traoré, qui s’était fait connaître en mai comme le "candidat des banlieues" lors des élections européennes, rapportait mardi soir Le Figaro, qui a repéré son appel.
Hadama Traoré a été placé en garde à vue et son domicile a été perquisitionné, a déclaré une source de Reuters, confirmant des informations données plus tôt par BFM.
Dans une vidéo mise en ligne sur sa page Facebook (NASDAQ:FB), il condamne "fortement" l'attaque à la préfecture de police qui a fait quatre morts en plus de l'assaillant - "un acte odieux, ignoble", dit-il - mais ajoute que son auteur "n'était pas un terroriste qui était animé par des revendications religieuses".
"Il a juste pété les plombs", poursuit-il, évoquant les brimades et discriminations que Mickaël H. aurait subies du fait de son handicap auditif.
Il ajoute qu'il n'appelle pas à manifester pour "soutenir un assassin". Sa page évoque "un rassemblement en hommage aux policiers tués, pour dénoncer la désinformation médiatique et politique et exiger la vérité".
La médiatisation de son appel a provoqué l'indignation.
"On ne peut pas comprendre qu'on accepte une manifestation de soutien à un homme qui a tué quatre policiers", a déclaré sur Europe 1 le député LR Eric Ciotti.
"Pour l’instant, la préfecture du Val-d’Oise dit qu’elle ne sera pas interdite. C’est une provocation insupportable", a-t-il ajouté, s'exprimant avant l'annonce de Christophe Castaner.
(Alain Acco,; Henri-Pierre André et Nicolas Delame pour le service français)