(Reuters) - Vladimir Poutine a déclaré jeudi que Moscou allait réorienter ses exportations énergétiques vers l'Asie maintenant que les pays européens s'efforcent de réduire leur dépendance à la Russie dans ce domaine.
La Russie, qui représente environ 10% de la production mondiale de pétrole, a tissé des liens plus étroits avec l'Asie et la Chine — premier consommateur mondial d'énergie — en essayant de diversifier ses livraisons en dehors des marchés traditionnels européens.
Le président russe, qui s'exprimait lors d'une réunion gouvernementale retransmise à la télévision, a dit que la Russie devrait construire des infrastructures pour augmenter ses approvisionnements énergétiques vers l'Asie.
Le pays a commencé à fournir du gaz par pipeline à la Chine fin 2019 après des années de négociations et en acceptant de réduire les prix du carburant.
Les sanctions occidentales liées à "l'opération militaire spéciale" de la Russie en Ukraine ont affecté les exportations énergétiques russes en compliquant le financement des transactions et la logistique.
Vladimir Poutine reste toutefois convaincu que les Vingt-Sept ne pourront se passer des exportations russes. La Russie fournit 40% du gaz en Europe.
"Ce qui est étonnant, a-t-il souligné, c'est que les soi-disant partenaires des pays hostiles concèdent eux-mêmes qu'ils ne pourront pas se passer des ressources énergétiques russes, dont le gaz naturel par exemple".
"Il n'existe pas d'alternative rationnelle (au gaz) actuellement en Europe" a-t-il dit, ajoutant que la volonté européenne de couper les lignes d'approvisionnement russes faisait grimper les prix et déstabilisait le marché.
Vladimir Poutine avait déjà déclaré mercredi que la Russie était prête à trouver de nouveaux débouchés pour ses exportations énergétiques.
(Reportage par Reuters ; version française Dina Kartit, édité par Sophie Louet)