JERUSALEM (Reuters) - L'armée israélienne a annoncé mercredi un cessez-le-feu humanitaire unilatéral de quatre heures limité à certains secteurs de la bande de Gaza.
Cette trêve, entrée en vigueur à 15h00 (12h00 GMT), ne concerne pas les secteurs où opèrent des soldats israéliens, précisent les Forces israéliennes de défense (IDF) dans un communiqué.
"Tsahal a autorisé une pause temporaire dans la bande de Gaza. Cette fenêtre humanitaire ne s'appliquera pas aux secteurs où des soldats de Tsahal sont actuellement engagés dans des opérations", précise l'état-major.
Pour le Hamas, cette initiative relève du "coup médiatique"
"Cette pause n'a aucune valeur parce qu'elle exclut les secteurs chauds le long des frontières de Gaza et que nous ne pourrons l'exploiter pour en évacuer les blessés", a réagi le porte-parole du mouvement palestinien, Sami Abou Zouhri.
Ce cessez-le-feu temporaire et partiel intervient alors que des chars israéliens ont tué au moins 15 Palestiniens qui s'étaient réfugiés dans une école gérée par l'UNRWA, l'agence de l'Onu chargée des réfugiés palestiniens, dans le nord de la bande de Gaza, selon le ministre local de la Santé.
L'attaque s'est produite à l'aube. L'école visée, dans le camp de réfugiés de Djabalia, abritait quelque 3.300 réfugiés, dont de nombreuses femmes et enfants, a précisé l'UNRWA.
Une porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que des combattants palestiniens avaient tiré au mortier depuis les environs de l'école et que Tsahal n'avait fait que riposter.
On ignore si le cessez-le-feu concerne ce secteur.
Jeudi dernier déjà, une autre école gérée par l'UNRWA, à Beit Hanoun, avait été prise sous le feu israélien.
INITIATIVE AU CAIRE
Depuis le début de l'opération israélienne "Bordure protectrice" le 8 juillet, en riposte aux tirs de roquettes palestiniens, le bilan côté palestinien s'élève à 1.287 morts, pour la plupart des civils. Côté israélien, 53 soldats ont péri, et trois civils ont trouvé la mort en Israël.
L'UNRWA a déclaré être à un "point de rupture", 200.000 Palestiniens ayant trouvé refuge dans ses écoles et locaux à la suite des appels lancés aux civils par Israël pour évacuer des quartiers entiers avant des opérations militaires.
L'Egypte a fait savoir qu'elle préparait une nouvelle mouture de son initiative de trêve inconditionnelle qu'Israël avait acceptée à l'origine mais que le Hamas a rejetée. Une délégation palestinienne est attendue au Caire pour en prendre connaissance.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit une nouvelle fois réunir ce mercredi son cabinet de sécurité pour évaluer la situation et envisager les prochaines mesures.
Le chef du gouvernement israélien a déclaré lundi qu'il fallait se préparer à la perspective d'une "longue campagne" dans la bande de Gaza et a ajouté qu'il n'y aurait de solution à la crise actuelle sans démilitarisation du territoire palestinien contrôlé par les islamistes du Hamas.
(Ari Rabinovitch; Simon Carraud et Henri-Pierre André pour le service français)