Obtenir 40% de réduction
⚠ Alerte résultats ! quelles actions sont destinées à s'envoler ?
Découvrez les actions des ProPicks. Ces stratégies ont gagné 19,7% cette année.
Débloquer la liste

France: La détermination des grévistes à l'épreuve du coût de la vie

Publié le 01/02/2023 17:00
Mis à jour le 01/02/2023 17:05
© Reuters. Des manifestants participent à une manifestation contre le plan de réforme des retraites du gouvernement français à Paris, dans le cadre d'une journée de grève et de protestations nationales en France. /Photo prise le 31 janvier 2023/REUTERS/Gonzalo

par Layli Foroudi et Leigh Thomas

PARIS (Reuters) - Employé de la SNCF, Franck Viger-Brunet reconnaît que chaque jour de grève contre le projet de réforme des retraites du gouvernement pèse sur son budget, mais il se dit prêt à aller jusqu'au bout pour faire céder le président Emmanuel Macron sur le report de l'âge de départ de 62 à 64 ans.

"J'ai budgétisé le mois dernier pour pouvoir faire un mois de grève. Il faut continuer", a dit à Reuters le militant de la CGT Cheminots de 58 ans, employé au service de l'équipement à la gare de l'Est, lors de la manifestation contre la réforme mardi à Paris.

Conscients du prix à payer pour faire grève en période de forte inflation, et du risque de voir le mouvement s'inscrire dans la durée, les syndicats tentent d'en réduire l'impact sur les finances des personnes mobilisées, même si les fameuses caisses de grève ne couvrent selon Franck Viger-Brunet qu'une petite partie des coûts.

Pour tenir le plus longtemps possible, Saïd Bellahcene, 55 ans, a travaillé mardi matin dans la crèche qui l'emploie, avant de rejoindre le cortège syndical dans l'après-midi.

"Ce n'est pas facile. J'ai deux enfants et un loyer à payer, mais je préfère perdre quelques semaines (de salaire) et bloquer le pays maintenant plutôt que de perdre deux ans plus tard", a-t-il expliqué.

Plus d'1,2 million de personnes ont défilé mardi contre le projet de réforme, un peu plus que lors de la première journée le 19 janvier, bien que les taux de grévistes aient un peu baissé dans plusieurs entreprises comme la SNCF ou EDF (EPA:EDF).

Pour les syndicats, qui affichent pour le moment une rare unité, l'enjeu sera de maintenir un tel niveau de mobilisation pendant tout le parcours parlementaire du texte, soit environ deux mois, si le gouvernement ne cède pas.

"Le gouvernement s'efforce de minimiser le mécontentement, il faut passer à la vitesse supérieure", a déclaré mercredi sur France Inter le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, en brandissant la menace d'une grève reconductible qui pourrait rompre le front syndical.

CONSERVER LE SOUTIEN DE L'OPINION

L'intersyndicale s'est jusqu'à présent efforcée d'espacer les jours de grève pour ne pas décourager la participation. Elle a annoncé deux nouvelles dates la semaine prochaine, mardi et samedi, cette dernière pour permettre à davantage de personnes de manifester sans renoncer à une journée de salaire.

De tous les syndicats, la CFDT est celui qui paraît le mieux armé pour soutenir financièrement ses adhérents avec une "caisse centrale permanente" qui dépasse 140 millions d'euros et peut servir à indemniser les grévistes comme à financer les actions juridiques.

"On a énormément de questions sur le fait de savoir s'il y aura un dispositif d'aide", a déclaré à Reuters Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique. "On sent bien que c'est un sujet. Il faut qu'on en tienne compte."

Pour l'heure, les syndicats semblent avoir gagné la bataille de l'opinion face à un gouvernement qui martèle que sa réforme est indispensable pour assurer l'équilibre financier du système de retraite à moyen terme.

Les Français sont 64% à approuver la mobilisation syndicale et de plus en plus nombreux (60%, +3 points en une semaine) à accepter l'idée d'un blocage du pays, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi.

Pour remporter la victoire, comme en 1995 lorsqu'ils avaient contraint le gouvernement d'Alain Juppé à renoncer à étendre aux employés du secteur public les mesures imposées aux salariés du privé deux ans plus tôt, les syndicats cherchent à accentuer la pression.

C'est le cas notamment dans le secteur de l'énergie, dont les employés ont multiplié les mouvements de grève ces derniers mois pour obtenir des augmentations de salaires.

© Reuters. Des manifestants participent à une manifestation contre le plan de réforme des retraites du gouvernement français à Paris, dans le cadre d'une journée de grève et de protestations nationales en France. /Photo prise le 31 janvier 2023/REUTERS/Gonzalo Fuentes

Sans attendre l'annonce de l'intersyndicale, le secrétaire national de la FNME-CGT, Fabrice Coudour, a ainsi lancé mardi un nouvel appel à la grève chez EDF et dans les autres entreprises des industries électriques et gazières, du 6 au 8 février.

"Nous sommes déterminés à aller jusqu'au retrait (de la réforme)", a assuré le syndicaliste. "Ce n'est jamais facile de faire grève. Pour autant, dans l'énergie, des salariés ont enchaîné des journées de grèves sur plusieurs semaines en fin d'année et, à la fin, ils ont gagné."

(Reportage de Layli Foroudi et Leigh Thomas, avec Benjamin Mallet et Dominique Vidalon ; rédigé par Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés