L'industrie papetière française a présenté mardi des résultats 2015 contrastés avec un secteur graphique à nouveau en recul, tandis que les domaines de l'emballage, soutenu par l'activité économique, et de l'hygiène, où la demande est constante, ont enregistré des hausses.
Les papiers à usage graphique sont "un secteur qui souffre actuellement, victime d'une concurrence très forte de la dématérialisation" des supports physiques, a souligné Marc Sanchez, président du MIP (Mouvement de l'intersecteur papier-carton).
La production du secteur graphique a reculé de 9,2% en 2015 à 2,35 millions de tonnes (Mt) de papier. "Une baisse très sensible", a commenté M. Sanchez.
La réduction de consommation "affecte principalement les papiers de presse (journal, magazine)" tandis que le secteur des papiers bureautiques "se montre plus résilient", a relevé le MIP.
Le secteur des papiers et cartons pour l'emballage a de son côté terminé l'année 2015 en hausse de 2,7% avec 4,4 Mt produites. "C'est une bonne nouvelle", s'est réjoui M. Sanchez.
"Ce secteur est directement lié à l'activité économique générale et quand l'activité économique redémarre (...) le secteur de l'emballage suit", a-t-il souligné, notant aussi que "les usages continuent à augmenter".
"L'interdiction des sacs plastiques est une opportunité de taille pour les sacs en papier, qui sauront aussi résister à l'eau demain", a assuré de son côté le président du Centre technique du papier, François Vessière, en évoquant un papier "30% plus léger et tout aussi performant".
Enfin, le secteur de l'hygiène, qui comprend à la fois des papiers (papier toilette, articles d'essuyage, mouchoirs) et des produits à base de papier (protection féminine, couches-bébés), a progressé de 1,3% en 2015 à 830.000 tonnes. Ce domaine, qui concerne des produits de première nécessité peu soumis aux fluctuations économiques, est "très stable" et "se porte bien", selon le président du MIP.
Parmi les enjeux du secteur papier-carton, M. Sanchez a cité l'environnement, la formation des salariés, et l'innovation qui doit permettre de gagner en compétitivité.
Pour Raymond Redding, chargé de mission national pour la filière papier, le rapprochement entre économie et environnement peut constituer une "chance" pour un secteur qui "a des points de difficulté" mais aussi "des capacités d'innovation".
La filière papier-carton veut "doubler d'ici 5 ans le nombre des apprentis", a indiqué Arnaud Marquis, président d'Afifor, l'organisme de formation du secteur .
"75% de nos entreprises ont du mal à recruter et à trouver des candidats" et "dans notre industrie, un contrat d'apprentissage sur deux n'est pas pourvu", a-t-il observé . Sur 1.200 entreprises du papier-carton, 150 seulement reçoivent actuellement des apprentis.