Les prix des produits de consommation courante grimpent et le "panier des essentiels" se fait rare dans les magasins, a relevé mardi l'association de consommateurs Familles rurales, qui s'inquiète pour le pouvoir d'achat des ménages.
Les prix des produits de consommation courante ont grimpé de 2,4% au premier semestre, une augmentation jugée "inquiétante" par le président de Familles rurales, Thierry Damien.
"La perspective d'une hausse de 4% des prix sur l'année n'est pas inenvisageable", a estimé M. Damien lors d'une conférence de presse.
Familles rurales déplore également que le "panier des essentiels", une sélection de produits alimentaires de qualité à prix attractifs, lancé par le gouvernement début avril, ne soit présent que dans un tiers des magasins, alors que plusieurs distributeurs s'étaient engagés à le proposer à leurs clients.
Cette démarche, soutenue par Carrefour, Géant-Casino, Auchan, Match, Monoprix, Leclerc, Système-U, Intermarché, sera "difficile à faire durer" au-delà de 2012, a estimé M. Damien.
Le prix moyen du panel de 35 produits est passé de 131,75 euros à 134,88 euros entre janvier et mai, selon l'observatoire de Familles rurales qui relève six fois par an les prix dans 72 magasins, essentiellement ruraux.
Familles rurales compare les prix par types de magasin (hyper, supermarchés, magasins de proximité et hard-discount) et de produits (marques nationales, marques de distributeurs, premiers prix).
La plus forte hausse concerne les produits "premier prix", qui ont augmenté de 3,46%, après toutefois un décrochage entre novembre 2010 et janvier 2011, suivis par les "marques nationales" (+2,75%) et les marques "distributeurs" (+1,08%).
Les marques nationales ont atteint en mai un "record" de prix jamais observé depuis le début de l'observatoire en 2006, à 178 euros.
Comme les années précédentes, les hard-discounts ne sont pas les moins chers en produits "premier prix". Ces derniers ont bondi de 3,5% dans les magasins hard-discount, mais baissé de 2,5% dans les hypermarchés.
En revanche, il vaut mieux aller faire ses courses en hypermarchés cette année, alors qu'en 2010 les supermarchés étaient les moins chers.
Les produits dont les prix ont le plus flambé sont les jus de fruits (+21% en marques distributeurs, +18% en marques nationales, et +16% en premiers prix), en comparant les prix moyens 2010 avec les prix moyens des trois premiers relevés 2011.
Les prix des boissons chaudes augmentent également (+7% en marques nationales), ainsi que les desserts (+10% en marques distributeurs).
La hausse s'explique notamment par celle des matières premières comme les oranges ou le café, selon l'association.
Ce renchérissement conjugué à la hausse des prix de l'énergie a conduit le gouvernement en mars à revoir à la hausse sa prévision d'inflation pour 2011 à 1,8%.
Or les prix n'ont pas encore tous intégré les augmentations des prix des matières premières, met en garde Familles rurales, qui demande aux pouvoirs publics "d'exercer une pression sur la grande distribution" pour "contenir les prix" comme en 2007.
"Le pouvoir d'achat sera de nouveau central en 2012", année de campagne électorale, a souligné M. Damien.
Le pouvoir d'achat des ménages a ralenti sa progression en 2010 en France, mais leur consommation a néanmoins nettement contribué à soutenir la reprise économique, selon une étude publiée début juin par l'Institut national de la statistique (Insee).