Les Bourses asiatiques ont progressé mardi, avec une envolée de Tokyo de plus de 4% après trois jours de fermeture, entraînant aussi l'Europe à la hausse, grâce à des espoirs de résolution de la crise nucléaire au Japon.
Mais l'action militaire de la coalition internationale en Libye tempérait l'optimisme des marchés et continuait d'alimenter la hausse des prix du pétrole.
Après un week-end de trois jours (lundi était férié) Tokyo a clôturé mardi en hausse de 4,36%.
Hong Kong a terminé en progression de 0,76% et Shanghai de 0,34%. Sydney a terminé inchangée, Séoul a clôturé en hausse de 0,51% et Taipei de 0,48%.
Dans la matinée, les places européennes étaient également en hausse: Paris prenait 0,35%, Londres 0,39% et Francfort 0,02%. Plus fort bond: la Bourse de Madrid s'adjugeait 1,32%.
La Bourse japonaise avait lourdement chuté la semaine dernière, de 10,22%, les investisseurs s'inquiétant des conséquences du séisme et du tsunami pour l'économie du pays, et des problèmes de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est).
Mardi, le marché a été soutenu par l'opération de la Banque du Japon (BoJ), qui a injecté mardi 2.000 milliards de yens (17 milliards d'euros) de plus sur le marché monétaire pour soutenir l'économie nippone.
Elle a ainsi porté à 39.000 milliards de yens (339 milliards d'euros) les sommes débloquées depuis le 11 mars. La BoJ veut aider les banques à se financer, la circulation monétaire s'étant tendue depuis la catastrophe naturelle, doublée d'une crise dans la centrale de Fukushima.
La catastrophe pourrait coûter à l'économie japonaise jusqu'à 235 milliards de dollars (165 milliards d'euros), soit 4% de la production nationale, a indiqué la Banque mondiale lundi, notant toutefois que la reconstruction aiderait rapidement à la reprise.
Certaines zones ont été complètement détruites par le tremblement de terre et le tsunami qui a suivi, rendant énormes les besoins financiers de la reconstruction.
L'opérateur de la centrale, Tepco, a annoncé que les travaux de remise en état des systèmes de refroidissement avaient repris mardi matin, après avoir été interrompus la veille à la suite de dégagements de fumée.
"Les investisseurs étrangers avaient complètement été refroidis par les problèmes de la centrale nucléaire, mais ils ont à présent l'opportunité d'acheter des actions à un bon prix", a déclaré Masayoshi Yano, analyste chez Meiwa Securities, à Dow Jones Newswires.
Les autorités japonaises ont en outre laissé planer mardi la menace d'une nouvelle intervention de la part du G7 pour affaiblir le yen, après l'action menée vendredi par les pays industrialisés.
Un haut fonctionnaire japonais a ainsi assuré que les ministres des Finances et banquiers centraux du G7 n'avaient fixé aucune limite à l'ampleur de l'intervention décidée en commun.
A 09H10 GMT (10H10 heure de Paris), le dollar était stable à 81,09 yens. L'euro était à 1,4241 USD, contre 1,4226 USD lundi soir. Face au yen, la devise européenne était à 115,49 yens contre 114,65.
Les cours du pétrole continuaient d'être soutenus par la situation en Libye.
"Les investisseurs s'attendent à ce que le pétrole libyen ne retourne pas de sitôt sur le marché", a déclaré Ong Yi Ling, analyste chez Phillip Futures à Singapour.
Dans les échanges matinaux en Asie, le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril prenait 19 cents à 102,52 USD. Celui du Brent de la mer du Nord pour livraison en mai cédait toutefois 15 cents à 114,81 USD.
La coalition internationale, avec à sa tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, a poursuivi ses opérations en Libye dans la nuit de lundi à mardi.
La Libye produisait avant la crise environ 1,6 million de barils par jour, qu'elle exportait en grande partie vers l'Europe. La Compagnie nationale libyenne de pétrole avait indiqué samedi que cette production avait chuté à 400.000 barils par jour.