Les responsables de la division à l'origine de la fraude massive d'un trader qui a coûté 2,3 milliards de dollars à la banque UBS ont démissionné, a annoncé mercredi la banque suisse, soulignant que des sanctions seront prises à l'encontre d'autres de ses collaborateurs.
"Leur démission intervient en raison de la responsabilité globale qu’ils assument pour la gestion effective de l’unité Equities", indique UBS dans un communiqué.
Il s'agit de François Gouws et de Yassine Bouhara, co-dirigeants de la division Global Equities, précise l'établissement.
Ce dernier indique également qu'"en outre, les mesures disciplinaires qui s’imposent seront prises à l’encontre d'autres collaborateurs de l’unité Equities suite à cette affaire".
"UBS entend également imposer des sanctions disciplinaires à des collaborateurs responsables exerçant d’autres fonctions", poursuit le communiqué.
Contacté par l'AFP, un porte-parole de la première banque suisse n'a pas souhaité donner de précision sur les sanctions et sur les personnes visées.
De sources bancaires, ces sanctions pourraient notamment comprendre des licenciements ou la suppression de bonus.
La banque avait divulgué le 15 septembre une perte de 2,3 milliards de dollars (1,7 milliard d'euros) à la suite d'"opérations non autorisées" d'un de ses traders.
Un courtier de 31 ans, Kweku Adoboli, soupçonné de transactions frauduleuses au sein d'UBS a été inculpé et placé en détention à Londres, dans le cadre de cette affaire.
Cette affaire a coûté au directeur général d'UBS, Oswald Grübel, son poste: il a démissionné le 24 septembre et a été remplacé de façon intérimaire par le suisse Sergio Ermotti.
Depuis, la bataille pour le remplacement du charismatique Oswald Grübel fait rage.
Concernant la division Global Equities, elle sera dirigée dès à présent par Mike Stewart, qui occupait la même fonction chez Bank of America Merrill Lynch et qui a rejoint les rangs de la banque suisse en juillet.
"Il dispose d’une longue expérience des marchés et de direction, des compétences qui lui permettront d’assurer une gestion saine de l’unité et une mise en oeuvre sans faille de la stratégie mondiale d’UBS en matière d’actions", fait valoir le communiqué.
"Dans les circonstances actuelles, en particulier en tenant compte du fait que des enquêtes indépendantes sont en cours, nous ne fournissons pas de plus amples détails sur l'affaire des opérations de négoce non autorisées", poursuit-il.
Mais pour les analystes, l'enjeu principal reste la restructuration de la banque.
Mardi, la banque suisse a surpris les marchés en annonçant tabler sur un modeste bénéfice au troisième trimestre malgré la perte générée par la fraude, auquel s'ajoutent 400 millions de francs suisses de charges résultant du programme de réduction des coûts annoncé précédemment.
Leur impact sera néanmoins partiellement gommé par plusieurs éléments exceptionnels, dont un gain de 1,5 milliard de francs suisses (1,2 milliard d'euros) sur les propres crédits et un profit supplémentaire de 700 millions de francs suisses résultant d'une plus-value sur la vente de placements de trésorerie.
Au final, UBS devrait dégager un profit net d'environ 1,4 milliard de francs suisses contre une perte de 500 millions, a ainsi estimé Peter Thorne, analyste à Helvea.