Sous les feux des projecteurs depuis plusieurs semaines, le site Alstom (PA:ALSO) de Belfort (Territoire de Belfort) est a minima en sursis. Alors que son avenir tend à devenir un enjeu électoral, à 7 mois du scrutin présidentiel et dans un contexte de chômage toujours élevé, un plan a été présenté aujourd'hui pour le maintien de ses activités ferroviaires et industrielles.
Pour éviter la fermeture, la direction du groupe industriel et le gouvernement se sont accordés sur 3 axes : des annonces de commandes, un développement des activités de services et des investissements significatifs pour une diversification du site.
L'Etat a entrepris une démarche rare, sinon inédite. 'Alimentant' littéralement la structure menacée, d'aucuns plus circonspects diraient la placer sous perfusion, il a passé commande de 21 TGV Euroduplex (15 pour la ligne Intercités Bordeaux-Marseille et 6 pour la liaison Paris-Milan-Turin) et de 20 locomotives diesel de manoeuvre, destinées à permettre à la SNCF de remorquer les trains en panne. Ces achats viendront s'ajouter à la confirmation de la commande de 30 Trains d'Equilibre du Territoire.
En contrepartie, Alstom s'est engagé à moderniser l'outil industriel, avec un objectif d'employer 150 personnes d'ici 2019 pour ces activités. Le groupe investira en outre avec des partenaires industriels ou financiers afin d'assurer la nécessaire diversification du site de Belfort via la production d'autres types de véhicules ferroviaires et routiers.
'Ce plan, construit à travers un dialogue entre toutes les parties concernées, apportera des solutions au problème du plan de charge et des perspectives à plus long terme pour le site de Belfort. Il s'inscrit dans une démarche visant à défendre et à promouvoir la filière ferroviaire en France', a commenté Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances.
Même satisfaction chez Alstom, dont le PDG Henri Pourpart-Lafarge a salué 'la mobilisation de l'ensemble des parties prenantes pour trouver un avenir industriel au site de Belfort et consolider la charge des autres sites en France'. 'Par ailleurs, la tenue prochaine d'un comité stratégique de filière est une bonne nouvelle pour tous les acteurs du secteur', a-t-il ajouté.
Auditionné il y a quelques jours devant l'Assemblée nationale, le patron de l'équipementier ferroviaire avait pourtant estimé qu'il n'existait pas 'd'issue structurelle' pour le site franc-comtois. Pour mémoire, Alstom aspirait d'abord à le fermer à l'horizon 2018 en transférant l'essentiel des 480 salariés à Reichshoffen (Bas-Rhin).
(G.D.)
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