BNP Paribas est capable d'absorber l'amende reçue aux Etats-Unis et l'interdiction de certaines opérations de compensation en dollars est moins sévère que redouté, a estimé vendredi Christian Noyer, gouverneur de la banque de France.
La banque a accepté de payer une amende record de 8,9 milliards de dollars et a plaidé coupable pour avoir réglé en dollars des entités soumises aux sanctions économiques américaines entre 2002 et 2012.
"La position de l’ACPR - le superviseur de BNP Paribas - et de la Banque de France - la banque centrale nationale de l'Eurosystème -, est que la situation de solvabilité et de liquidité de BNP Paribas lui permet de faire face et d'absorber le coût de ces sanctions", indique M. Noyer, dans un entretien publié vendredi sur le site internet du journal Investir.
Il rappelle là la position déjà communiquée le 30 juin par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).
Il ajoute toutefois que "la suspension du clearing (rôle de compensation), qui était une inquiétude, ne portera que sur une part très limitée de leur activité et n’entraîne finalement pas les conséquences très lourdes que l’on pouvait craindre".
Plus généralement, M. Noyer s'est exprimé sur les risques liés au fait que le dollar est la monnaie dominante des échanges internationaux.
"L’accroissement des risques juridiques venant de l'application des règles américaines à l’ensemble des transactions en dollars de par le monde peut pousser à une diversification des devises utilisées", estime-t-il.
"BNP Paribas a été l’occasion pour de nombreux observateurs de se rappeler qu’il y avait déjà eu un certain nombre de sanctions et de penser qu’il y en aurait certainement d’autres dans le futur", selon lui.
Il a rappelé notamment les différentes initiatives visant à faciliter les échanges de reminbi en dehors de la Chine, alors qu'un système de compensation en devise chinoise est sur le point d'être mis en place à Paris.