Le gouvernement japonais doit valider mardi un massif plan de relance de 28.000 milliards de yens (240 milliards d'euros), parmi lesquels 7.500 milliards (65 milliards d'euros) seront consacrés à de nouvelles dépenses de l'Etat et des collectivités locales, selon des informations de presse.
Le Premier ministre Shinzo Abe avait annoncé le principe et le montant de ce plan la semaine dernière, sans livrer plus de détails, espérant à travers cette initiative revigorer la troisième économie mondiale.
Les grandes lignes doivent en être approuvées par l'équipe gouvernementale mardi en fin de journée, mais il restera à les faire approuver via une loi de finances au Parlement courant septembre. Cela ne devrait pas poser de difficulté, la coalition autour de M. Abe ayant encore consolidé sa majorité lors des élections sénatoriales du 10 juillet.
Dans le cadre de cette nouvelle offensive pour doper l'activité, les dépenses de l'Etat et des collectivités locales sont notamment censées favoriser le tourisme et l'agriculture, lutter contre le déclin démographique (en facilitant la garde d'enfants), ou encore aider les régions sinistrées par les séismes de mars 2011 (nord-est) et d'avril dernier (sud-ouest), détaillent les médias locaux.
Un volet est par ailleurs dédié au soutien des entreprises affectées par le vote sur le Brexit, alors que la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne a provoqué un raffermissement du yen préjudiciable aux sociétés exportatrices.
Le plan comprend en outre 6.000 milliards de prêts à bas coût pour de grands projets d'infrastructures. Il s'agit par exemple d'accélérer la construction de la ligne Maglev, futur train japonais à sustentation électromagnétique devant relier Tokyo à Osaka via Nagoya.
Ces largesses budgétaires, énièmes d'une longue série dans un pays surendetté (près de 250% du PIB), visent à répondre à un contexte international difficile, entre Brexit et ralentissement des pays émergents, qui compromet une reprise déjà fragile. Parallèlement, la Banque du Japon (BoJ) a procédé vendredi à des ajustements de sa politique monétaire ultra-accommodante.
"On peut attendre un certain effet d'impulsion", a commenté pour l'agence Bloomberg Masaki Kuwahara, économiste chez Nomura Securities, mais "ce dont le Japon a besoin, c'est de doper la demande et d'augmenter la productivité via la dérégulation", autrement dit via des réformes structurelles.
Un remaniement de petite ampleur est par ailleurs prévu mercredi, mais les hommes forts devraient rester à leur poste, selon des informations de presse, à l'image du ministre de la Revitalisation économique Nobuteru Ishahara, de son collègue des Finances Taro Aso ou encore du chef de la diplomatie Fumio Kishida.