La Bourse de Paris, en proie à la volatilité et au doute, ne devrait pas parvenir à sortir de son hésitation à l'occasion d'une semaine de transition avant la prochaine réunion de la banque centrale américaine (Fed).
Fragilisée par les inquiétudes sur le ralentissement chinois et plongée dans l'incertitude quant à l'avenir de la politique monétaire américaine, la cote parisienne peine à se fixer une direction, après les folles séances de la fin août.
Elle connaît un regain de "volatilité que l'on n'avait pas vu depuis longtemps", souligne Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement chez Pictet.
Cette semaine, le marché a tenté de se raccrocher aux propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi pour limiter la casse et mettre temporairement de côté les craintes sur la croissance chinoise et ses conséquences sur le reste du monde.
Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a perdu 3,25% pour terminer vendredi à 4.523,08 points. Depuis le début de l'année, il a engrangé 5,86%.
"La BCE a redonné un vrai souffle au marché mais qui n'a pas forcément tenu", souligne Mme Seivy.
L'institution monétaire de Francfort s'est montrée préoccupée jeudi par la dégradation des perspectives de croissance et d'inflation en zone euro, tout en affirmant ne se fixer "aucune limite" dans son soutien à l'économie de la région.
M. Draghi a notamment évoqué la possibilité d'étendre son vaste programme de rachats d'actifs lancé début mars au-delà de septembre 2016 "si nécessaire".
Selon Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque, le banquier central a compris "la nécessité de calmer au maximum les marchés".
- Une semaine de transition -
Mais la fragilité du marché reste palpable à l'approche d'une réunion de la Fed, les 16 et 17 septembre, longtemps envisagée comme celle qui donnerait le coup d'envoi d'une remontée des taux d'intérêts aux Etats-Unis.
Il y a "beaucoup d'incertitude autour de la Fed et le manque de visibilité n'est pas facile à gérer" dans un contexte chahuté par les interrogations entourant la croissance en Chine, poursuit Mme Seivy, qui estime cependant que le marché a "surréagi" cet été.
En procédant à un relèvement de ses taux, la Fed, qui fait largement dépendre ses décisions de la reprise outre-Atlantique, mettrait fin à des années de politique monétaire accommodante.
Les marchés, qui s'étaient habitués à cet état de fait dont ils ont largement profité, continuent de redouter cette échéance à laquelle la Fed les prépare pourtant depuis de nombreux mois.
En attendant cette échéance, les investisseurs auront relativement peu d'éléments à se mettre sous la dent pour détourner leur attention, d'autant que les marchés seront fermés aux Etats-Unis lundi, ce qui devrait se traduire par un début de semaine relativement calme.
La cote parisienne se dirige vers "une semaine de transition" avec "soit des achats à bon compte" soit des repositionnements dont l'effet pourrait se faire sentir sur l'indice parisien, prévoit M. Dembik.
Cependant, "les indicateurs sont scrutés de très près" par les investisseurs "pour essayer de trouver une direction à donner au marché", dans l'attente des prochains rendez-vous, souligne Mme Seivy.
A l'agenda figurent notamment la production industrielle en Allemagne pour le mois de juillet, la deuxième estimation de la croissance en zone euro pour le deuxième trimestre ou encore le commerce extérieur pour le mois d'août en Chine.
Jeudi, une réunion de la Banque centrale d'Angleterre continuera d'alimenter les spéculations sur la position des banquiers centraux à travers le monde face à un environnement bousculé.
Pour les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC, "des deux côtés de l'Atlantique, la posture prudente des banquiers centraux devrait constituer un élément positif pour les marchés actions, dans un contexte de faible visibilité sur la croissance mondiale".