par Julia Love
SAN FRANCISCO (Reuters) - Apple (NASDAQ:AAPL) a dévoilé mercredi une série de nouveaux produits incluant un boîtier multimédia Apple TV repensé et de nouveaux modèles de son produit phare, l'iPhone, dotés de technologies novatrices mais qui semblent avoir laissé sur leur faim commentateurs et investisseurs.
L'iPhone 6S et l'iPhone 6S Plus, les deux dernières versions en date du smartphone qui génère à lui seul les deux tiers du chiffre d'affaires du groupe, sont de la même taille que les versions précédentes mais sont équipés d'un appareil photo de définition accrue, de puces plus rapides et de la technologie "3D Touch", qui tient compte de la pression plus ou moins forte exercée par le doigt sur l'écran tactile.
Tim Cook, le PDG du groupe, a également fait monter sur scène des représentants de plusieurs grands noms des services informatiques aux entreprises, comme Microsoft (NASDAQ:MSFT), Adobe Systems ou IBM (NYSE:IBM), pour présenter l'"iPad Pro", une tablette dotée d'un écran de 12,9 pouces (32,77 cm) de diagonale dont le prix de départ devrait être de 799 dollars.
Mais c'est le nouveau boîtier Apple TV qui a d'abord retenu l'attention. Ce produit, qui n'a jamais jusqu'à présent été au coeur de la stratégie d'Apple, disposera désormais de son propre magasin d'applications et pourra obéir à la voix grâce à l'intégration de l'assistant numérique Siri déjà présent sur l'iPhone. Les développeurs pourront en outre créer des applications dédiées, y compris des jeux vidéo.
Il n'intègre en revanche toujours pas un accès à des contenus originaux, en dépit des efforts d'Apple pour conclure des accords avec des producteurs de programmes.
Apple arrive tardivement sur le marché des contenus en "streaming" pour la télévision. Près de 20% des foyers américains équipés en haut débit utilisent déjà au moins un lecteur en streaming, comme le Chromecast de Google (NASDAQ:GOOGL) ou le Fire TV d'Amazon (NASDAQ:AMZN), selon le cabinet d'étude Parks Associates.
Et pour Kevin Landis, gérant de portefeuille de Firsthand Technology Opportunities, même si le nouvel Apple TV est séduisant, "les chiffres sont si petits que ce n'est pas cela qui va faire bouger le curseur; l'iPhone représente un tel chiffre d'affaires aujourd'hui".
A Wall Street, l'action Apple a fini la journée en recul de 1,9% à 110,15 dans un volume de 84,3 millions de titres, supérieur à la moyenne de 78,9 millions des 15 séances précédentes.
COOPÉRATION AVEC HERMÈS SUR L'APPLE WATCH
L'action du groupe a tendance à baisser le jour de la présentation de nouveaux iPhone depuis plusieurs années, selon les données BTIG Research.
"Les gens adorent détester les annonces d'Apple: les attentes sont tellement élevées qu'il est incapable d'y répondre", a commenté Kevin Landis.
Les nouvelles fonctions mises en avant par le groupe à la pomme mercredi utilisent des technologies déjà connues mais encore peu accessibles au grand public. Le groupe a toutefois prouvé dans le passé sa capacité à réussir là où d'autres ont échoué avant lui: BlackBerry avait par exemple lancé il y a plusieurs années un produit intégrant une technologie comparable à la "3D Touch".
Le nouvel iPad, lui, pourra être équipé d'un stylet vendu 99 dollars (88 euros) dénommé le "Pencil" et qui a suscité des moqueries sur les réseaux sociaux, certains commentaires rappelant les propos de Steve Jobs, cofondateur d'Apple, selon lesquels "personne n'a envie d'un stylet".
La conférence de presse d'Apple à San Francisco a aussi donné à Tim Cook l'occasion de faire le point sur les débuts commerciaux de l'Apple Watch, la montre connectée du groupe.
Il a précisé que 97% des clients en étaient satisfaits, qu'une nouvelle version du système d'exploitation de la montre serait disponible mi-septembre et qu'Apple coopérait avec le groupe de luxe français Hermès sur une nouvelle collection.
Les nouvelles versions de l'iPhone ont été dévoilées un an après la présentation de l'iPhone 6, qui a été le moteur de la croissance des ventes d'Apple ces derniers mois: sur le trimestre avril-juin, le chiffre d'affaires du groupe a bondi de 32,5%.
"Apple a de plus en plus de mal à rivaliser avec lui-même", constate Bob O'Donnell, analyste de TECHnalysis Research.
En Bourse, l'action Apple a gagné environ 12% depuis un an mais elle accuse un recul d'environ 14% sur les trois derniers mois.
Si l'iPhone 6S et le 6S Plus apportent plus d'améliorations que de véritables nouveautés, Apple peut compter sur le fait que la plupart des utilisateurs de smartphones en changent en moyenne tous les deux ans.
"Le principal point de comparaison n'est pas l'iPhone 6, c'est l'iPhone 5S", explique ainsi Patrick Moorhead, de Moor Insights & Strategy.
(avec Lisa Richwine, Yasmeen Abutaleb, David Randall et Noel Randewich; Marc Angrand pour le service français)