ATHENES (Reuters) - La Grèce a démenti lundi des informations du Financial Times selon lesquelles elle se préparait à un défaut si elle ne parvenait pas à un accord avec ses créanciers d'ici la fin du mois.
Le Financial Times écrit qu'Athènes compte surseoir à 2,5 milliards d'euros de remboursements dus au Fonds monétaire international (FMI) en mai et en juin si aucun arrangement n'est passé avec ses créanciers sur les réformes.
"La Grèce ne se prépare en rien à un quelconque défaut et il en va de même pour ses bailleurs de fonds. Les négociations progressent rapidement vers une solution satisfaisante pour tous", expliquent les services du Premier ministre, Alexis Tsipras, dans un communiqué. "Ce qui semble causer quelque irritation, c'est que le gouvernement grec est résolu à mettre fin à la politique d'austérité", ajoute le texte.
Dans le cadre du plan d'aide international, Athènes a reçu au total 240 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI depuis 2010 mais n'a obtenu aucun versement depuis août dernier.
Le Financial Times souligne qu'un défaut de la Grèce conduirait presque certainement à court terme à la suspension de la fourniture de liquidité d'urgence (ELA) par la Banque centrale européenne (BCE) à la Grèce, à la fermeture de banques grecques, au contrôle des changes et à une aggravation de l'instabilité économique.
Le journal n'exclut pas que la menace d'un défaut soit une tactique du gouvernement d'Athènes pour obtenir les meilleures conditions possibles de la part des bailleurs de fonds.
Interrogé à Bruxelles sur cet article du Financial Times, un responsable de l'Union européenne a estimé qu'il reflétait "plus les divergences au sein du gouvernement grec qu'une tactique de négociation".
Le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, a jugé lundi que le temps pressait pour que la Grèce présente et mette en oeuvre des réformes structurelles afin de pouvoir prétendre à de nouvelles aides financières.
Le ton s'est durci ces dernières semaines dans les négociations sur la dette grecque entre le nouveau gouvernement d'Athènes, issu de la gauche radicale, et ses partenaires de la zone euro.
"Les discussions sont très compliquées. Le temps presse", a déclaré Valdis Dombrovskis dans une interview accordée à Reuters en marge d'un déplacement en Italie.
Le groupe de travail de l'Eurogroupe, qui réunit des représentants des ministres des Finances de la zone euro, a donné jeudi dernier six jours à Athènes pour présenter un plan révisé de réformes économiques avant la réunion prévue de l'Eurogroupe du 24 avril, au cours de laquelle les ministres décideront ou non de débloquer des financements d'urgence.
Valdis Dombrovskis a noté que le 24 avril n'était pas une date limite pour un accord mais, a-t-il ajouté, ce serait préférable pour le pays compte tenu de sa situation financière.
(Renee Maltezou, Véronique Tison, Wilfrid Exbrayat et Guy Kerivel pour le service français)