Le gouvernement britannique va présenter le mois prochain des propositions pour améliorer la transparence en matière de rémunérations des patrons et prévenir les "comportements irresponsables et injustifiables", a annoncé dimanche le vice-Premier ministre Nick Clegg.
La récente étude montrant que certains dirigeants "se sont vu octroyer des augmentations de 50%, même si les performances de leur entreprise ne s'étaient pas améliorées, a constitué une vraie gifle pour les millions de gens dans ce pays qui se battent pour joindre les deux bouts", a souligné le chef de file des libéraux-démocrates (centre), alliés des conservateurs au sein de la coalition gouvernementale.
"Nous devons maintenant durcir le ton face aux comportements irresponsables et injustifiables", a-t-il ajouté, afin que le secteur public, confronté à une douloureuse réforme du système de retraite et à un gel des rémunérations, "n'ait pas l'impression de porter l'essentiel du fardeau" de la politique d'austérité actuelle.
Le gouvernement va donc formuler le mois prochain des propositions pour éviter ces excès et il est prêt à légiférer si nécessaire, a indiqué M. Clegg, tout en précisant bien qu'il ne s'agissait pas "d'établir des taux de rémunération pour le secteur privé".
Le vice-Premier ministre veut notamment "ouvrir le cercle fermé des comités de rémunération", auxquels des employés pourraient participer.
On pourrait demander aux entreprises de rendre publics les écarts de rémunérations entre nouvelles recrues et anciens dirigeants.
Les actionnaires doivent également "avoir leur mot à dire", a poursuivi M. Clegg, qui "ne supporte pas que dans cette période difficile, des gens soient payés des montants astronomiques en cas d'échec".
Selon une étude publiée récemment, les salaires des dirigeants des grandes entreprises ont explosé depuis trente ans au Royaume-Uni.