PARIS (Reuters) - Le Fonds monétaire international (FMI) a revu en légère baisse sa prévision de croissance de l'économie française en 2017 pour prendre en compte l'effet de la sortie programmée du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), qui renforce encore selon lui la nécessité de mettre en oeuvre des réformes ambitieuses.
Dans les conclusions de sa revue annuelle de l'économie française publiée mardi, le FMI estime que le produit intérieur brut (PIB) de la France devrait progresser de "près de 1,5%" cette année et afficher une croissance de 1,25% en 2017.
La prévision 2016 est identique à celle livrée dans la version préliminaire de ce rapport publiée fin mai et conforte les prévisions du gouvernement français.
Mais celle de 2017 a été revue en baisse par rapport à une estimation initiale de 1,5%.
Parallèlement, l'organisme de Washington a revu en légère baisse sa prévision d'inflation pour 2017 (juste en dessous de 1,0% contre 1,1% précédemment). S'il précise que cette révision ne devrait exercer qu'un impact limité sur les finances publiques, l'allègement de la charge de la dette compensant les moindres rentrées fiscales, le Fonds observe toutefois que cette évolution fait peser des risques supplémentaires sur les objectifs budgétaires.
"L'impact de ces révisions sur les perspectives économiques de la France à moyen terme devrait être relativement modeste en l'absence de chocs supplémentaires" mais les risques associés à la prévision de croissance penchent clairement du côté d'une révision à la baisse, est-il précisé dans le rapport.
Le FMI, qui insistait déjà dans les conclusions préliminaires de sa revue annuelle de l'économie française sur la nécessité de mettre en oeuvre de nouvelles réformes, souligne que les conseils présentés au printemps restent d'actualité.
Dans un contexte de perspectives de croissance modérée à moyen terme, auxquelles s'ajoutent des risques baissiers potentiels, les autorités françaises doivent poursuivre les réformes structurelles car "des efforts substantiels sont nécessaires pour garantir une réduction du chômage et un assainissement des finances publiques durables", est-il indiqué.
"Sans mesures supplémentaires, la France atteindra à peine l'objectif d'un déficit public à 3% du PIB en 2017 et l'objectif d'équilibre structurel semble hors de portée dans les cinq ans à venir", est-il souligné dans le rapport.
La première esquisse du budget 2017 préparée par Bercy et présentée aux parlementaires la semaine dernière table sur un déficit public de 2,7% du PIB en fin d'année prochaine et l'exécutif a réaffirmé cet objectif à plusieurs reprises.
Le FMI appelle également à poursuivre les réformes du marché du travail, faute de quoi le chômage structurel restera à un niveau élevé.
(Myriam Rivet, édité par Wilfrid Exbrayat)