PARIS (Reuters) - Le chômage a encore légèrement reflué en France en octobre après sa baisse record de septembre, revenant à un plus bas de deux ans selon les chiffres publiés jeudi par le ministère du Travail.
A cinq mois de l'élection présidentielle, cette évolution est bienvenue pour François Hollande, qui devrait annoncer dans les tout prochains jours s'il brigue un nouveau mandat.
La bataille contre le chômage "porte ses fruits", a déclaré le chef de l'Etat quelques minutes avant la parution de ces chiffres, lors de la visite des locaux d'Openclassrooms, une start-up de formation en ligne, à Paris.
Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) a reculé de 0,3% le mois dernier pour s'établir à 3.478.800, soit 11.700 de moins qu'à fin septembre.
Ce chiffre, très volatil ces derniers mois, fait suite à un recul d'une ampleur sans précédent en septembre, qui avait permis de franchir à la baisse le seuil des 3,5 millions d'inscrits pour la première fois depuis janvier 2015.
"La baisse du chômage est clairement engagée", indique le Premier ministre Manuel Valls dans un communiqué.
"Ces résultats confortent donc la tendance favorable qui se dessine depuis plusieurs mois", relève de son côté la ministre du Travail Myriam El Khomri, également dans un communiqué.
Au plus bas depuis octobre 2014, le chiffre dévoilé jeudi reste cependant supérieur de 630.100 à celui relevé en mai 2012, au moment de l'arrivée au pouvoir de François Hollande, qui a fait de la baisse du chômage une condition pour briguer un nouveau mandat.
REFLUX EN CATÉGORIE A SUR UN AN
Cette statistique devrait également être commentée dans la soirée lors du débat opposant les deux candidats à l'investiture présidentielle de la droite, François Fillon et Alain Juppé.
En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle Emploi a diminué de 0,4%, soit 19.400 personnes de moins en un mois, à 5.460.800 (5.760.600 en incluant les départements d'Outre-mer, également en baisse de 0,4% sur un mois).
Sur un an, le nombre de demandeurs de catégorie A recule de 2,8% tandis que le total des inscrits dans les catégories A, B et C progresse de 0,4%.
Depuis le début de l'année, les effectifs de la catégorie A ont reflué de 101.700 et le cumul des inscrits dans les catégories A, B et C a diminué de 43.000.
Le nombre d'inscrits en catégorie D - qui regroupe les demandeurs d'emploi non tenus de rechercher un emploi, en raison par exemple d'une formation ou d'une maladie - a reculé de 0,2% sur un mois, soit 500 personnes de moins, pour un total de 50.000.
Les effectifs de cette catégorie sont notamment alimentés par le plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi annoncé par François Hollande mi-janvier. Ils affichent un bond de 16,7% sur un an, avec 50.000 inscrits supplémentaires depuis janvier.
Le nombre d'inscrits dans cette catégorie "reste toutefois stable depuis trois mois en raison de l'augmentation concomitante du nombre de sorties de formation", souligne la ministre du Travail dans son communiqué.
AMÉLIORATION POUR LES CHÔMEURS DE LONGUE DURÉE
La baisse du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A en octobre est due pour l'essentiel aux moins de 25 ans, avec un recul de 1,5% du nombre d'inscrits, à 483.600.
Sur le mois, le nombre d'inscrits a également diminué de 0,4% chez les 25-49 ans mais il a progressé de 0,4% chez les 50 ans ou plus.
La tendance sur un an est comparable, avec un recul de 8,2% pour les jeunes, une baisse de 3,3% chez les 25-49 ans et une hausse de 1,6% chez les seniors.
Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle emploi, considérés comme chômeurs de longue durée, est resté stable en octobre, à 2,42 millions et il décroît de 0,9% par rapport à octobre 2015.
Le taux de chômage selon les critères du Bureau international du travail (BIT), qui permet les comparaisons internationales, est reparti en légère hausse au troisième trimestre, alors qu'il était orienté à la baisse depuis l'automne 2015.
Au troisième trimestre, il a progressé de 0,1 point pour s'établir à 9,7% de la population active en France métropolitaine et à 10,0% en incluant les départements d'Outre-mer (+0,1 point également).
Mais "sur un an, les données de l’Insee (...) et de Pôle emploi (...) convergent et confirment la baisse du chômage qui ne cessait d’augmenter depuis plus de huit ans", souligne Myriam El Khomri dans son communiqué.
(Myriam Rivet et Leigh Thomas, édité par Yves Clarisse)