OTTAWA (Reuters) - L'économie canadienne s'est contractée de 1,6% en rythme annualisé au deuxième trimestre, sa plus mauvaise performance depuis sept ans, pénalisée par un recul des exportations et par les effets du gigantesque feu de forêt dans l'Alberta qui a perturbé la production pétrolière en mai.
Les économistes s'attendent néanmoins à un rebond dans la seconde partie de l'année et doutent que cette contraction du deuxième trimestre amène la Banque du Canada à modifier sa politique monétaire la semaine prochaine.
Les investisseurs estiment à 92% la probabilité d'un maintien des taux à 0,5%.
"C'est très conforme à la prévision de la Banque du Canada qui s'attendait à ce que l'économie ait lourdement chuté au cours du printemps", a dit Sal Guatieri, économiste chez BMO Capital Markets.
"Je pense que la Banque du Canada reste convaincue que les exportations se redresseront et alimenteront l'expansion économique au deuxième semestre."
Les chiffres du produit intérieur brut (PIB) publiés mercredi par Statistique Canada, l'institut national de la statistique, sont les plus mauvais depuis ceux du deuxième trimestre 2009, époque marquée par les retombées de la crise financière mondiale.
Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient pour leur part à une contraction légèrement moindre, de 1,5%, après une croissance de 2,5% au premier trimestre.
L'investissement est resté faible mais le déclin n'a pas été aussi prononcé que précédemment.
"Il y a de bons signes (dans ces chiffres)", a commenté Jimmy Jean, économiste chez Desjardins. "C'est de bon augure pour le troisième trimestre."
(Leah Schnurr; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Patrick Vignal)