L'État a l'intention de céder pour 10 milliards d'euros de participations, afin de financer l'innovation, a-t-on appris vendredi auprès de l'entourage du ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
"Il y aura une cession d'actifs pour un montant de 10 milliards d'euros, et il s'agira pour l'essentiel de participations minoritaires dans des entreprises du secteur concurrentiel", a déclaré cette source à l'AFP, confirmant une information du Monde. "Cela se fera dès que les conditions de marché le permettront", a ajouté la source.
Les 10 milliards d'euros tirés de ces cessions permettront d'"alimenter le fonds" consacré à l'innovation annoncé par Emmanuel Macron.
"Ce sont les rendements sur ce fonds qui seront attribués à l'innovation", a précisé la source, soulignant que cela assurerait à cette mission "un financement durable" et non soumis aux contraintes budgétaires.
M. Le Maire avait annoncé mercredi d'"importantes cessions d'actifs" dans les prochains mois pour financer ce fonds. Le lendemain, il avait précisé devant le Sénat que ces cessions commenceraient "à partir de septembre" et qu'elles "ne seraient pas stratégiques".
L'Agence des participations de l’État (APE), chargée de gérer le patrimoine de l’État actionnaire, est présente au capital de 81 entreprises. Ces participations pèsent actuellement près de 100 milliards d'euros, dont 70 dans des sociétés cotées.
Interrogé par l'AFP sur les entreprises qui pourraient être concernées, l'entourage du ministre a refusé de donner plus de détails.
Mais plusieurs noms reviennent avec insistance dans les médias, comme Renault (PA:RENA), où l’État est monté au capital en 2015 (19,74%) tout en promettant de revendre ses titres au moment opportun, Orange, au capital duquel l’État (qui en détient directement ou indirectement 23%) n'a pas "vocation" à rester "de manière pérenne", selon M. Macron, ou bien Aéroports de Paris (ADP), dont l’État détient 51% du capital.
Vendredi, Louis Gallois, coprésident du cercle de réflexion La Fabrique de l'Industrie, s'est dit sur Europe 1 "tout à fait pour que le portefeuille des participations de l’État bouge et que peut-être certaines entreprises puissent être vendues, si ça permet de dynamiser d'autres secteurs".
Outre le financement de ce fonds pour l'innovation, l’État pourrait vendre des participations pour boucler le sauvetage d'EDF (PA:EDF) et d' Areva (PA:AREVA), ou pour boucler son budget.
Le gouvernement doit en effet trouver d'urgence environ cinq milliards d'euros pour financer le budget cette année et réduire le déficit public à 3% du produit intérieur brut (PIB), conformément aux engagements européens de Paris.