La Fédération internationale de football (Fifa) a annoncé mardi l'extension de son partenariat avec Visa, le géant américain du paiement électronique, pour huit ans jusqu'en 2022 ce qui inclut donc les Coupes du monde en Russie et au Qatar.
Visa est le quatrième des six partenaires commerciaux majeurs de la Fifa à reconduire son contrat avec l'instance dirigeante du football mondial pour les Coupes du monde 2018 et 2022, après l'équipementier sportif allemand Adidas qui s'est engagé jusqu'en 2030, le géant américain des boissons Coca-Cola et le constructeur automobile sud-coréen Hyundai-Kia.
"Nous sommes ravis d'avoir conclu cet accord avec notre précieux partenaire", a déclaré Sepp Blatter, le président de la Fifa à la presse.
Visa est l'un des sponsors clés de la Fifa depuis 2007, ce qui lui confère des droits de marketing pour tous les événements organisés par la Fédération et lui permet d'être le système de paiement exclusif pour ses tournois.
"La Coupe du monde est la plateforme parfaite pour lancer de nouveaux produits, on fera cela au Brésil avec des moyens sans contact", a souligné Ricardo Fort, vice-président sponsorship et marketing de Visa.
La relation entre le géant américain et la Fifa avait commencé de manière plutôt tumultueuse en 2007. Mastercard, qui était depuis 16 ans sponsor de la Coupe du monde, avait dénoncé devant la justice américaine en 2006 l'accord passé avec Visa et obtenu gain de cause.
La bataille s'était terminée finalement à l'amiable, l'instance mondiale du football ayant accepté de verser un dédommagement financier de 90 millions de dollars à son ancien sponsor.
Cette affaire avait coûté sa place au directeur marketing de la Fifa de l'époque, le Français Jérôme Valcke, revenu quelques temps plus tard à la Fédération dont il désormais secrétaire général.
Pas de chiffre annoncé
A l'époque, le contrat, finalement officialisé avec Visa en juin 2007 se montait alors à 170 millions de dollars. Sept ans ans plus tard, la Fifa se garde bien de dévoiler le moindre chiffre, précisant simplement qu'elle essaie d'appliquer au minimum une augmentation de 12% pour prendre en compte l'inflation.
"Le but de la Fifa est d'avoir des sponsors à long terme", a expliqué Thierry Weill, le directeur marketing de la Fifa à l'AFP.
"Nous avons vécu la crise en 2008 qui n'était pas facile. Mais à la bonne heure, la Fifa avait déjà signé la majorité de tous ses sponsors et partenaires à long terme pour la période 2010-2014", a raconté le Français.
Selon le directeur marketing, la stratégie de la Fifa tient celle d'un portefeuille financier qui mélange différents produits pour équilibrer entre risque et sécurité.
La Fifa joue ainsi la sécurité financière sur le long terme avec Adidas, qui s'est engagé jusqu'en 2030, sur le moyen terme avec des contrats de huit ans pour les partenaires mondiaux de tous les événements organisés par la FIFA ou des seules Coupes du monde, et tente plus la carte spéculative avec des sponsors régionaux qui peuvent être signés jusqu'aux derniers moments.
Avant d'investir dans la Coupe du monde, Visa misait déjà sur l'autre grand événement sportif planétaire, les Jeux Olympiques, depuis 1986. Le géant américain est l'un des 11 partenaires majeurs du Comité international olympique (CIO), avec lequel il a conclu un accord jusqu'aux Jeux de Tokyo en 2020.
Sur son site, le groupe californien explique que les grands événements sportifs lui permettent de renforcer son image de marque et d'accroître les volumes de transaction mais également d'encourager l'utilisation de ses solutions de paiement dans les marchés mûrs et émergents.