par Noel Randewich
(Reuters) - La Bourse de New York a connu lundi une séance de relatif surplace, ses trois grands indices terminant dans le désordre avec de faibles variations malgré un nouveau record en séance pour le Nasdaq, porté par Apple (NASDAQ:AAPL).
L'indice Dow Jones a cédé 8,76 points, soit 0,04%, à 20.905,86. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a perdu 4,78 points, soit 0,2%, à 2.373,47. Le Nasdaq Composite n'a pour sa part quasiment pas bougé avec un gain de 0,53 point (0,01%) à 5.901,53 après un pic historique en séance à 5.915,12 points.
Wall Street a volé de records en records depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine en novembre mais l'enthousiasme est désormais retombé.
Le nouveau président des Etats-Unis consacre une grande partie de son énergie actuelle à tenter de faire adopter par le Congrès une réforme du système de santé au risque de retarder la mise en oeuvre de ses autres grandes promesses de campagne en matière de dérégulation, d'investissements dans les infrastructures et de baisses d'impôts.
"C'est tout simplement encore une journée de plus où on reporte le fait de parler de politique", dit Ian Winer, directeur du trading chez Wedbush Securities. "Le marché veut une réforme fiscale et il faut d'abord en finir avec la réforme de la santé pour qu'on obtienne la réforme fiscale."
Randy Frederick, vice-président du trading et des dérivés chez Charles Schwab, exprime les mêmes regrets.
"Avec la réforme fiscale et les dépenses d'infrastructures repoussées à la fin de l'année voire à l'année prochaine, cela va finir par peser sur le moral et la confiance des entreprises", déclare-t-il. "Au bout d'un moment, le marché va perdre patience."
CATERPILLAR RASSURE LES INVESTISSEURS
Au-delà de l'"effet Trump", la Bourse de New York a aussi été portée depuis fin 2016 par la confiance en l'économie américaine affichée par la Réserve fédérale, qui a relevé ses taux à deux reprises en décembre puis la semaine dernière.
Lors de son dernier tour de vis monétaire, la Fed n'a toutefois fait que confirmer son calendrier prévisionnel de deux nouvelles hausses de taux d'ici la fin de l'année, privant le marché d'une éventuelle bonne surprise.
Charles Evans, le président de la Fed de Chicago, a confirmé lundi cette hypothèse de trois relèvements de taux en tout en 2017.
Comme sur les marchés européens, qui ont terminé en petite baisse, la prudence est d'autant plus de mise à Wall Street que les Etats-Unis, sous l'impulsion de Donald Trump, ont conduit le G20 samedi à renoncer à sa position commune sur un rejet du protectionnisme.
La perspective d'une possible taxe sur les importations aux Etats-Unis a pesé sur le secteur de la distribution avec des replis de 3% à 4,77% pour Nordstrom, Macy's et Kohl's, les trois plus fortes baisses du S&P-500.
Apple a été de loin le principal soutien du S&P-500 et du Nasdaq avec une progression de 1,05% à 141,46 dollars avec un record à 141,50 dollars juste avant la clôture. Le titre a été porté par une succession d'avis favorables sur les perspectives du géant de l'électronique grand public, qui pourrait fêter les 10 ans de l'iPhone avec un nouveau modèle innovant.
Le Dow a pour sa part été principalement soutenu par Caterpillar (NYSE:CAT), qui a pris 2,68% à 95,40 dollars. Le numéro un mondial des engins de terrassement et de génie civil a rassuré les investisseurs avec ses chiffres de vente.
FAIBLES VOLUMES
Disney a aussi animé la cote avec un gain de 0,85% à 112,71 dollars en profitant du succès dans les salles de cinéma de son dernier film "La Belle et la Bête", qui a rapporté 170 millions de dollars (158,2 millions d'euros) au cours du week-end, un record pour une sortie au mois de mars.
La fabricant de puces AMD a enregistré de loin la plus forte hausse du S&P-500 (+6,75% à 14,40 dollars) à la suite de relèvements d'objectifs de cours de la part de deux courtiers saluant les perspectives offertes par ses nouveaux produits.
Les volumes ont été faibles sur les marchés actions américains, avec un total de 5,8 milliards de titres échangés contre une moyenne quotidienne de 7,1 milliards sur les 20 dernières séances.
Le dollar a touché un creux de six semaines face à un panier de devises de référence avant d'effacer ses pertes, comme face à l'euro. Le billet vert pâtit depuis mercredi de l'absence de toute surprise dans les décisions et les déclarations de la Fed, qui ont encore fait reculer le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain, tombé à plus bas de deux semaines à 2,466%.
Le recul du dollar profite à l'or, qui a touché un pic de deux semaines à 1.235,50 dollars l'once au comptant, mais il ne suffit pas à enrayer le repli des cours du pétrole face aux difficultés apparentes de l'Opep à résorber l'excédent d'offre sur le marché.
(Avec Sam Forgione à New York et Tanya Agrawal à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)