L'opérateur Free, entré avec fracas sur le marché français du mobile en janvier 2012 a séduit un total de 5,2 millions d'abonnés au cours de l'année écoulée, soit près de 8% du marché, une performance qui a pesé sur celles de ses concurrents.
Le 10 janvier 2012, le groupe de Xavier Niel bousculait le marché en présentant deux offres très inférieures à celles de la concurrence: un forfait à 19,99 euros/mois avec internet, SMS/MMS illimités et appels illimités, et un autre à 2 euros mensuels pour 60 minutes de communications et 60 SMS.
Jeudi, Iliad, maison-mère de Free, a annoncé totaliser 5,205 millions d'abonnés mobiles à la date du 31 décembre 2012.
La répartition des abonnés entre les deux forfaits proposés est "assez équilibrée", précise le groupe.
"On ne pensait pas que le marché se développerait autant sur la SIM only", soit l'abonnement "nu" sans téléphone, "c'est une des grosses surprises de cette première année", a déclaré à l'AFP Maxime Lombardini, directeur général du groupe, qui rappelle que ces offres sans engagement étaient "quasi inexistantes avant l'arrivée de Free".
"Notre lancement a déclenché une multiplication d'offres du même type en Europe, comme chez Vodafone ou France Télécom Espagne", a-t-il ajouté.
En un an d'existence, l'activité mobile représente déjà plus d'un quart du chiffre d'affaires total du groupe, qui s'est élevé en 2012 à 3,15 milliards d'euros, en progression de 48,5% sur un an.
"Dans une Europe des télécoms qui, à quelques très rares exceptions près est en déclin, nous faisons presque 50% de croissance du chiffre d'affaires sur l'année, et même 63% sur le seul quatrième trimestre, cela nous permet d'être assez satisfaits", s'est félicité Maxime Lombardini.
"Année historique" pour l'offre fixe
Free, précurseur de la "box" avec offre triple (internet, téléphone, télévision) qui avait imposé l'abonnement à moins de 30 euros, annonce également de bonnes performances sur ce segment.
A fin décembre 2012, Free revendique 5,364 millions d'abonnés à ses offres fixes, contre 4,8 millions un an plus tôt, et évoque "une année historique".
Ces derniers jours, les trois opérateurs historiques France Télécom, SFR et Bouygues Telecom ont publié des résultats annuels mitigés, voire plus mauvais que prévu, tous évoquant la "pression concurrentielle" subie en France avec l'arrivée de Free.
Bouygues Telecom a été plus durement touché que ses concurrents par la guerre des prix: l'opérateur a clos en 2012 son premier exercice déficitaire depuis dix ans, et prévoit déjà pour 2013 un nouveau repli de l'activité.
Et Stéphane Richard, patron de France Télécom, a déjà prévenu que si "l'arrivée de Free a (déjà) provoqué une baisse de l'ordre de 10% dans le mobile", ce repli "va se prolonger en 2013".
Mais pour le directeur général d'Iliad, "globalement, cela ne va pas si mal" pour la concurrence.
"Quand on regarde les parcs d'abonnés, on s'aperçoit que les trois opérateurs historiques ont terminé l'année avec à peu près autant d'abonnés qu'ils l'avaient commencée", souligne-t-il.
"Et même si les rentabilités se dégradent un peu, il reste des sommes considérables, en tout cas permettant de financer les investissements, et les dividendes annoncés par les trois groupes sont encore à des niveaux très élevés", a ajouté M. Lombardini.