Les réformes dans le secteur public se trouvent au centre des discussions entamées dimanche entre les hauts représentants de la troïka (UE, FMI, BCE) et les responsables grecs sur le suivi des comptes du pays, a-t-on appris dimanche auprès du ministère des Finances.
Les trois représentants de la troïka des créanciers, la Commission européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE) du Fonds monétaire international (FMI), se sont entretenus pendant plus de deux heures dans la matinée avec le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras.
Ces entretiens, qui s'inscrivent dans le cadre de l'audit trimestriel, vise à évaluer la situation économique du pays, les progrès dans l'application des réformes dictées par les créanciers en contrepartie des prêts accordés à la Grèce pour l'aider à sortir de la crise de la dette.
"C'était une discussion globale dans un bon climat sur tous les points principaux: l'exécution du budget 2013, les réformes structurelles, +le staff planning+ (la planification du personnel, ndlr) du secteur public, l'évasion fiscale, les privatisations et la recapitalisation des banques", a indiqué une source ministérielle ayant requis l'anonymat à l'issue des entretiens.
"Le principal +milestone+ (jalon, ndlr) est la partie des discussions avec le ministère de la Réforme administrative" surtout concernant "60.000 personnes, la mobilité, la mise en réserve ou les licenciements d'ici 2014", a ajouté cette source.
Lundi, les hauts responsables de la troïka, Matthias Mors de la Commission européenne, Klaus Masuch de la BCE et Mark Flanagan du FMI vont aborder ce sujet avec le ministre de la Réforme administrative Antonis Manitakis.
La troïka fait pression pour le licenciement de quelque 25.000 fonctionnaires au cours de 2013 et d'un total de 150.000 d'ici fin 2015, selon les mesures de rigueur adoptées par la Grèce l'année dernière.
De son côté, M. Stournaras a souligné dans un entretien publié dimanche dans le journal dominical To Vima, qu'il "n'allait pas procéder à des licenciements".
"Le secteur public s'est réduit depuis un an et demi, de 75.000 personnes", a déclaré le ministre à ce journal.
Selon To Vima, plusieurs milliers de personnes sont partis à la retraite ces dernières années tandis que le système d'évaluation qui sera appliqué en 2013 aura comme conséquence l'écartement de plusieurs fonctionnaires.
En 2012, quelque 2.000 fonctionnaires ont été placés en chômage technique tandis que près d'un millier ayant violé le code des fonctionnaires, seront mis en disponibilité en 2013, ajoute le journal.
"Aucune décision n'a été prise" lors des discussions avec M. Stournaras car pour le moment la troïka "ne dispose pas de l'ensemble des données" pour évaluer la situation, a précisé la source ministérielle.
Les hauts responsables de la troïka ont "reconnu l'effort" du gouvernement, et ont insisté sur la nécessité de résoudre le carcan du chômage, qui a atteint un niveau record en raison de la récession, à 27% en novembre, frappant surtout les jeunes à plus de 60%.
Ils vont de nouveau s'entretenir avec M. Stournaras "probablement mercredi" après le retour à Athènes de ce dernier de la réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi et mardi à Bruxelles.
Au cours de la semaine, les responsables de la troïka vont faire le tour des ministères grecs pour avoir une image complète du progrès des réformes avant une rencontre en fin semaine avec le Premier ministre grec Antonis Samaras.
Comme d'habitude, au terme de ces rencontres prévue en principe d'ici le 10 mars, la troïka va élaborer un rapport sur la situation économique de la Grèce en vue du déblocage à la fin du mois d'une tranche de 2,8 milliards d'euros des prêts internationaux.