Vendredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne se tassait de 0,23% face à sa contrepartie américaine, à 1,0738 dollar, avant le très attendu rapport sur l'emploi de janvier aux Etats-Unis qui pourrait se révéler meilleur que prévu. La tendance était plus neutre contre les autres grandes devises, l'euro grappillant cependant 0,23% contre le sterling à 0,8608.
Hier en effet, la Banque d'Angleterre n'a pas modifié sa politique monétaire. Mais tout en relevant ses prévisions conjoncturelles pour l'économie britannique, le gouverneur Mark Carney n'a pas prévu de tour de vis à court terme, contrairement aux attentes du marché. Ce qui entraîne le sterling à la baisse.
Ce matin sur l'agenda statistique européen, on a appris que l'indice PMI final Markit composite de la zone euro est resté stable à 54,4 en janvier : il s'est très légèrement redressé par rapport à son estimation flash (54,3) et du consensus et signale une hausse de l'activité du secteur privé pour le 43ème mois consécutif.
'L'année 2017 commence ainsi sur des bases solides, les données affichant un niveau conforme à une hausse trimestrielle du PIB de l'ordre de 0,4%', souligne Chris Williamson, économiste principal d'IHS Markit. Avec la reprise de l'inflation (1,8% dans la zone euro en janvier, après 1,1% en décembre), l'accélération conjoncturelle pourrait inciter la BCE a durcir progressivement sa politique monétaire.
L'attention des cambistes se tourne maintenant vers le rapport sur l'emploi américain de janvier que le Bureau of Labor Statistics (BLS) publiera tout à l'heure. Après 156.000 créations de postes non agricoles en décembre, les opérateurs parient, selon le dernier consensus compilé, sur un chiffre de 175.000 en janvier.
Mais l'institut privé ADP, qui mesure grosso modo la même chose que BLS mais publie deux jours avant l'institution fédérale, a fait état mercredi de 246.000 créations emplois : le risque de bonne surprise est donc important. Certains opérateurs parient donc sur un chiffre supérieur à 200.000, comme tel avait le cas en septembre et en novembre.
Attention, prévient cependant Aurel BGC, une poursuite du recul du taux de chômage pourrait inquiéter les investisseurs. M. Trump promet une croissance de 4% dans un marché du travail en situation de plein emploi. Le risque inflationniste augmente aux Etats-Unis, ce qui pourrait inciter la Fed à accélérer son mouvement de durcissement monétaire. Ce qui soutiendrait le billet vert.
Les cambistes de Société Générale (PA:SOGN) estiment toujours que la reprise de la tendance haussière du dollar dépendra étroitement de l'évolution des taux à long terme. Pour les opérateurs haussiers sur le dollar, la question clé de 2017 n'est pas de savoir si l'administration Trump veut ou non un dollar plus faible. Nous connaissons déjà la réponse. La question est plutôt : la politique de la Maison blanche soutiendra-t-elle la croissance (américaine), contraignant la Fed à relever encore ses taux cette année et en 2018 ? Le cas échéant, cela tirerait les taux longs vers le haut, estiment-ils.
Toujours aux Etats-Unis, les opérateurs prendront connaissance ensuite des indices PMI des services et ISM non manufacturier pour le mois écoulé, ainsi que des commandes à l'industrie pour décembre 2016.
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