Origine de la panne, difficulté à la réparer, incohérences dans la communication: ce que l'on sait sur la panne qui perturbe le fonctionnement de la gare Paris-Montparnasse depuis dimanche.
D'où vient la panne?
Le trafic avait été totalement interrompu à Paris-Montparnasse dimanche matin.
La panne a été localisée lundi dans le poste de signalisation de Vanves et son origine a été trouvée dans la nuit de lundi à mardi.
"L'origine de la panne est un défaut d'isolement dans une alimentation du poste", a indiqué mardi la SNCF, refusant de donner davantage de précisions.
Pourquoi autant de temps?
La priorité dimanche avait été d'acheminer le maximum de voyageurs jusqu'à leur destination au-delà de 22H00, au détriment des travaux d'investigation qui ne peuvent s'effectuer qu'en mode hors tension du local de commandes de signalisation de Vanves, selon la SNCF.
Rachel Picard, directrice de SNCF Voyages, avait expliqué que l'enquête était "longue et difficile" en raison des milliers de composants à vérifier "un par un" pour résoudre ce problème électrique.
La ministre des Transports Elisabeth Borne a demandé aux deux présidents de la SNCF (Guillaume Pepy pour la SNCF et Patrick Jeantet pour SNCF Réseau) un rapport pour la fin de la semaine sur les raisons du temps qu'il a fallu pour identifier la panne et la réparer et pour lesquelles la situation a été "aussi dégradée à Montparnasse".
Un problème de vétusté?
Mardi, la ministre des Transports Elisabeth Borne a indiqué que le poste où la panne s'est produite était "effectivement un poste ancien".
"La modernisation du réseau est indispensable afin d’éviter qu'à l'avenir ce type de situation ne se reproduise", a souligné pour sa part le secrétaire d'Etat au ministère de l'Economie, Benjamin Griveaux.
"Ce sont 3 milliards d'euros tous les ans qui vont être investis pour rénover le réseau dont il faut bien comprendre qu'il s'est fortement dégradé", a rappelé Mme Borne.
Mauvaise communication
"Il y a eu de gros problèmes de communication", a reconnu M. Griveaux.
Dès dimanche, la SNCF a reconnu des "difficultés sur l'information" parfois contradictoire transmise aux voyageurs dans la matinée.
"L'information aux voyageurs est moins que médiocre, elle a été nulle", a déclaré à l'AFP Bernard Gobitz, le vice-président de la branche francilienne de la Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT), ajoutant que "les agents SNCF étaient un peu dépassés par la situation".
La CGT cheminots a dénoncé dans un communiqué une "communication perturbée", "des informations contradictoires étant dispensées, occasionnant incompréhensions et tensions entre les agents eux-mêmes et avec les usagers".
Quels sont les précédents?
La circulation avait déjà été perturbée au départ et à l'arrivée de Paris-Montparnasse le 17 juillet en raison d'une panne d'alimentation électrique, provoquant des retards pour des centaines de voyageurs.
Le 7 décembre, le trafic des trains en gare du Nord avait été paralysé pendant trois heures par une rupture de caténaire.
Depuis le 1er novembre, l'AFP a recensé huit incidents ayant entraîné une paralysie partielle du trafic ferroviaire. Dans six cas, ce sont des "pannes électriques" qui étaient en cause.
Les problèmes de maintenance et de sécurité de la SNCF ont été mis en lumière à la suite du déraillement en juillet 2013, du train Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge.
Y a-t-il un manque de compétences?
"On a le sentiment qu'il y aune une grande perte de technicité et de savoir-faire du métier ferroviaire", a commenté M. Gobitz.
Bruno Poncet du syndicat SUD-rail a mis en cause sur BFMTV le recours à des entreprises privées pour l'entretien du réseau, et parfois à des sous-traitants moins expérimentés que les cheminots.