La hausse de l'activité manufacturière s'est accélérée en septembre aux Etats-Unis, selon l'indice des directeurs d'achats du secteur manufacturier publié lundi par l'association professionnelle ISM.
L'ISM manufacturier a progressé d'un point par rapport à août, pour s'établir à 51,6%, alors que la prévision médiane des analystes le donnait en légère baisse, à 50,5%.
L'activité manufacturière est le moteur principal de la reprise économique des Etats-Unis. Elle progresse sans discontinuer depuis vingt-six mois, selon les chiffres de l'ISM.
Les composantes de son indice montrent que l'amélioration du mois de septembre a été tirée par une accélération de la production, des embauches et des exportations.
Les nouvelles commandes, à l'inverse, sont apparues en léger recul pour le troisième mois d'affilée.
L'ISM note dans un communiqué que les commentaires des industriels interrogés pour son enquête "reflètent d'une manière générale des inquiétudes relatives à la faiblesse de l'économie, à l'incertitude provoquée par le blocage politique à Washington, et aux prévisions de maintien d'un chômage élevé qui continuera à faire pression sur la demande de produits manufacturés".
Plusieurs analystes estiment que l'ISM manufacturier est de nature à apaiser les craintes d'une nouvelle contraction de l'activité économique.
"L'activité manufacturière suit son cours à un rythme raisonnable, indiquant que nous ne sommes pas entrés dans une nouvelle récession et que nous n'en prenons pas non plus le chemin", estime ainsi Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors.
La lenteur de la reprise américaine observée depuis le début de l'année suscite depuis quelque temps des craintes de retour à la récession.
La banque centrale américaine (Fed) a justifié le nouveau tour d'assouplissement monétaire qu'elle a décidé le 21 septembre par les risques "importants" qui pèsent selon elle sur l'économie du pays.
Pour les analystes du cabinet RSQ Economics, l'enquête de l'ISM "soutient l'idée selon laquelle l'économie croît lentement et ne glisse pas vers la récession".
Leur collègue Nigel Gault, d'IHS Global Insight, indique néanmoins que la baisse des commandes révélées par l'ISM ne lui permet pas d'accueillir ces chiffres "avec enthousiasme".
C'est également l'avis d'Ian Shepherdson, du cabinet HFE, pour qui la progression de l'indice risque de ne pas "durer sans un rebond rapide des commandes".
L'ISM manufacturier est l'un des indicateurs économiques les plus suivis aux Etats-Unis, où il fournit les premiers renseignements sur l'activité du mois qui vient de s'écouler.