par Ole Mikkelsen et Sabina Zawadzki
COPENHAGUE (Reuters) - Deux hommes arrêtés dimanche par les forces de l'ordre danoises ont été formellement accusés lundi d'avoir aidé le suspect des attaques de ce week-end à Copenhague, et placés en détention provisoire pour une durée de dix jours.
"Les deux hommes sont accusés d'avoir soutenu le suspect lié aux fusillades (du centre culturel) de Krudttonden et (de la synagogue de) Krystalgadeen en lui apportant des conseils et une aide matérielle", a dit la police dans un communiqué, sans donner davantage de précisions.
L'arrestation de ces possibles complices laisse penser que les fusillades, samedi, n'étaient pas l'oeuvre d'un "loup isolé" mais qu'elles avaient peut-être été appuyées par un groupe plus organisé de jeunes radicalisés. Rien ne laisse penser pour autant que des groupes djihadistes étrangers aient pu jouer un rôle dans les attaques de Copenhague.
"Il ne s'agit pas d'un combattant qui a séjourné à l'étranger, en Syrie ou en Irak. Nous parlons d'un homme qui était connu des services de police en raison de ses activités criminelles et de ses liens avec des bandes au Danemark", a dit le ministre danois des Affaires étrangères, Martin Lidegaard, à la BBC.
Jusqu'à présent, aucune revendication n'est parvenue au nom de quelque groupe extrémiste que ce soit.
DRAPEAUX EN BERNE
Un peu plus d'un mois après les attaques qui ont endeuillé la France, la maire de Paris, Anne Hidalgo, s'est rendue à Copenhague pour témoigner de la solidarité de la capitale française.
Accompagnée de l'urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo Patrick Pelloux, de l'ambassadeur de France au Danemark, François Zimeray, du maire adjoint de Paris Patrick Klugman et du rabbin danois Moshe Lewis, elle a déposé une gerbe sur les lieux des fusillades. Elle a également tenu une conférence de presse à l'hôtel de ville de Copenhague, en présence du maire de la ville, Frank Jensen.
Le suspect tué lors d'une fusillade dimanche en début de matinée était un jeune homme de nationalité danoise, âgé de 22 ans et connu des services de police pour des actes de violence et détention d'armes.
Selon la presse danoise, il s'appelle Omar Abdel Hamid el Hussein, identité que Reuters n'a pas été en mesure de confirmer. D'après les archives de la police, un homme appelé El Hussein a été reconnu coupable d'avoir poignardé quelqu'un à la jambe dans un train de Copenhague en 2013. La presse danoise rapporte qu'il avait été libéré de prison voici quelques semaines.
Selon la chaîne de télévision danoise TV2, les parents d'El Hussein sont des réfugiés palestiniens qui avaient émigré au Danemark après avoir vécu pendant plusieurs années en Jordanie.
Des services à la mémoire des deux morts des attentats du week-end devaient avoir lieu lundi soir dans plusieurs villes du Danemark, où les drapeaux étaient en berne.
(Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser)