La chancelière allemande Angela Merkel a assuré jeudi que Berlin ferait "tout pour tenter d'aboutir à une solution" concernant le budget de l'UE alors que le gouvernement britannique a durci sa position avant un sommet crucial en novembre.
"L'Allemagne fera tout pour tenter d'aboutir à une solution", a déclaré Mme Merkel lors d'un point de presse commun avec le Premier ministre irlandais Enda Kenny, en visite à Berlin.
"Et l'Irlande - nous en avons parlé - fera de même, après nous devons regarder comment les choses évoluent. Il est trop tôt. Je ne voudrais pas lancer d'autres vetos ici, ça n'aide pas à trouver une solution", a ajouté la chancelière.
"La semaine prochaine, je vais de nouveau avoir des discussions directes avec David Cameron, nous sommes en contact étroit avec la Grande-Bretagne", a-t-elle précisé.
Mercredi, les eurosceptiques britanniques et l'opposition travailliste ont infligé au Premier ministre un cinglant camouflet lors d'un vote non-contraignant au Parlement à Londres, en rejetant sa proposition de gel du budget européen pour l'inciter à obtenir une réduction de la contribution britannique.
M. Cameron est menacé d'isolement à moins d'un mois du sommet extraordinaire prévu les 22 et 23 novembre pour arrêter le montant des engagements pour la période 2014-2020.
"Il est absolument nécessaire que les peuples d'Europe et de la zone euro voient que les décisions prises par leurs responsables font l'objet d'un suivi et l'une de ces décisions, c'est de parvenir à avoir un budget pour que l'UE puisse faire son travail sur la période 2014-2020", a de son côté déclaré M. Kenny dont le pays assume la présidence tournante de l'UE en janvier.
"Et j'espère que l'on pourra y parvenir avec succès par la discussion entre responsables politiques", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué diffusé jeudi, le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères, Michael Link, chargé des relations franco-allemandes, s'est montré sceptique quant au contre-projet de budget proposé par la présidence chypriote de l'UE, réduisant de 50 milliards d'euros la proposition de la Commission européenne.
"La proposition actuellement sur la table est trop chère et rétrograde dans son contenu", a estimé M. Link dans un communiqué.
Il a également jugé que le vote britannique de mercredi "ne facilite pas les choses". "Mais il montre au moins que les appels à plus d'argent ne sont pas réalistes", a-t-il dit. L'Allemagne demande un rabais d'environ 100 milliards d'euros.