François Fillon réunissait jeudi ses ministres à Matignon pour préparer les budgets 2011 et 2012 dont il a déjà annoncé qu'il seront marqués par une diminution de la dépense publique et notamment des dépenses sociales, sur fond de crise financière et sociale en Grèce.
Tous les ministres -18 au total- ont pris place autour du Premier ministre pour un séminaire gouvernemental. Seul le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, en déplacement à Kaboul, était absent.
Le Premier ministre ne tiendra pas de conférence de presse à l'issue de la réunion qui a débuté vers 11H30. Ses services publieront un communiqué.
Sur TF1 mercredi soir, le chef du gouvernement a prévenu qu'il devrait prendre des "décisions difficiles", notamment en matière de dépenses sociales, pour réduire le déficit public, qui s'est fortement aggravé en raison de la crise économique et le faire revenir dans les clous européens.
Il s'est fixé un objectif de cinq milliards d'euros d'économies sur les niches fiscales -qui coûtent chaque année 70 milliards à l'Etat- en deux ans.
Dans son programme de stabilité transmis fin janvier à Bruxelles, le gouvernement français prévoyait de réduire le déficit public, qui devrait atteindre 8,0% du PIB cette année, à 6,0% en 2011, puis 4,6% en 2012, pour revenir à la limite autorisée des 3% en 2013.
Mais la Commission européenne, tout en jugeant ces prévisions optimistes, avait regretté que certaines mesures visant à réduire les déficits ne soient pas détaillées.
Le rapporteur général UMP de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini, a estimé jeudi qu'il "faudra faire des économies dans tous les secteurs" et que la France "prend un risque majeur" si elle continue à ne pas respecter les engagements du programme de stabilité européen.
Une conférence sur le déficit est aussi prévue à l'Elysée le 20 mai.
Traditionnellement, les ministères reçoivent leurs lettres de cadrage budgétaire en juin.