LONDRES (Reuters) - AstraZeneca a fait état mardi de progrès dans l'élaboration d'une gamme de nouveaux médicaments, une annonce destinée à montrer que le numéro deux britannique de la pharmacie peut rester indépendant après avoir rejeté en mai une offre de 118 milliards de dollars de l'américain Pfizer.
Déjà doté d'un important portefeuille de médicaments contre le cancer par immunothérapie, AstraZeneca a également déclaré avoir demandé le feu vert des autorités pour un nouveau traitement contre le cancer du poumon et a estimé pouvoir décrocher potentiellement huit à dix nouvelles autorisations de mise sur le marché pour 2015-2016.
"Nous avons plus que doublé le nombre potentiel de médicaments en phase finale depuis 2012 et nous sommes dans les temps pour renouer avec la croissance en 2017", a déclaré son directeur général Pascal Soriot dans un communiqué. "Nous construisons une société viable, plus forte et plus rentable", a-t-il ajouté.
Le groupe a également réitéré être en bonne voie pour renouer avec la croissance, estimant que ses ventes annuelles pourraient atteindre 45 milliards de dollars d'ici 2023.
L'annonce intervient huit jours avant la date du 26 novembre à partir de laquelle Pfizer pourrait reformuler une nouvelle offre sur AstraZeneca, en vertu de la réglementation britannique sur les fusions et acquisitions.
Mais cette option est jugée de plus en plus improbable par le marché.
Pfizer a surpris lundi les investisseurs en annonçant une alliance avec Merck dans le traitement du cancer par immunothérapie.
L'intérêt de Pfizer pour les traitements contre le cancer d'AstraZeneca était l'une des motivations de l'offre de 118 milliards de dollars du groupe américain sur son concurrent britannique, rejetée par AstraZeneca en mai dernier.
Interrogé sur cette alliance entre le géant américain et le groupe allemand, Pascal Soriot a déclaré qu'il était "difficile de commenter", refusant également de se prononcer sur une nouvelle tentative de Pfizer le 26 novembre.
Bien qu'AstraZeneca dispose de davantage de médicaments pour le futur, le laboratoire britannique est toujours confronté à des défis majeurs, avec notamment un lot de traitements dont les brevets vont arriver à expiration dans les prochaines années.
Pascal Soriot a cependant assuré que son groupe continuerait de rechercher des partenariats et des acquisitions pour se renforcer.
(Kate Holton et David Clarke; Claude Chendjou pour le service français, édité par Patrick Vignal)