Le Portugal a obtenu vendredi un nouveau satisfecit de ses créanciers internationaux pour la mise en oeuvre de sa politique d'austérité, à quelques mois de la sortie de son plan de sauvetage, a annoncé le gouvernement.
Le feu vert des experts de la troïka (UE-BCE-FMI) ouvre la voie au versement d'une nouvelle tranche de crédit de 2,5 milliards d'euros sur un total de 78 milliards d'euros prévus par le plan d'aide mis en place en mai 2011.
"Le Portugal termine la onzième évaluation de la troïka de manière positive. Désormais il n'en manque qu'une seule", s'est félicité le vice-Premier ministre Paulo Portas en présentant les conclusions de la mission à la presse.
Pour le Portugal, qui cherche à s'affranchir de la tutelle de ses créanciers le 17 mai, c'était l'avant-dernière d'une série de douze missions de contrôle entamées il y a trois ans.
A l'issue de cette mission, le gouvernement portugais a relevé sa prévision de croissance pour 2014, tablant désormais sur une hausse du PIB de 1,2% contre 0,8% auparavant, grâce notamment à la bonne tenue des exportations.
Dans le même temps, le taux de chômage prévu pour cette année a été revu à la baisse, passant à 15,7%, contre 16,8% auparavant.
Les inspecteurs de la troïka, arrivés à Lisbonne le 20 février, ont passé au crible de nouvelles mesures d'austérité du budget 2014, dont des coupes supplémentaires dans les retraites et la hausse des cotisations d'assurance maladie des fonctionnaires.
L'opposition de gauche du Portugal a d'ores et déjà prévenu vendredi qu'elle comptait saisir la Cour constitutionnelle si le président portugais décidait de promulguer le budget rectificatif contenant ces mesures contestées.
Cette annonce des partis de l'opposition semble éloigner un peu plus la possibilité d'obtenir un consensus autour de la rigueur budgétaire, réclamé mercredi par la troïka.
Les représentants des créanciers, qui ont rencontré les députés, les partenaires sociaux et l'opposition socialiste, ont plaidé en faveur de la poursuite de l'austérité au-delà du programme d'assistance.
Plusieurs milliers de Portugais étaient descendus jeudi soir dans la rue, afin de protester contre les mesures d'austérité budgétaire mises en oeuvre sous la tutelle de l'Union européenne et du FMI.