La SNCF continue sa lutte contre le covoiturage, et lance mercredi une offre invitant les internautes à voter pour le TGV qu'ils souhaitent voir partir, celui-ci ne prenant finalement le départ que s'il a obtenu suffisamment de voix.
"Deux semaines avant, on dit +il y a tel train sur Marseille, sur Paris, qui va circuler, donc votez, votez, votez+. Chacun active son réseau pour faire partir le train", a expliqué la directrice de Voyages SNCF, Rachel Picard.
En juillet et août, 203 trains seront ainsi proposés au vote des internautes pour cette offre baptisée #TGVpop, soit environ 100.000 places. Selon la distance, le tarif sera de 25 ou 35 euros, et 5 euros de plus pour voyager en première classe.
"35 euros sur Marseille, on est moins chers que la voiture", indique en souriant Rachel Picard.
"On s'est calés sur les usages (du covoiturage), y compris sur les timings. En général ils ouvrent deux semaines avant et font 50% des ventes dans les deux jours avant", a-t-elle ajouté, soulignant que la compagnie ferroviaire espère ainsi "aller s'inscrire dans les codes de nouveaux usages, dont (elle) est aujourd'hui complètement (absente)".
La SNCF se bat depuis plusieurs années contre cette concurrence qui, estime-t-elle, lui a pris un million de voyageurs en 2014. Elle a fait du site de covoiturage 123envoiture.com, racheté en 2013, sa filiale IDVroom, lancée en décembre dernier, pour les trajets domicile-gare.
"On n'a pas l'intention de lâcher un seul des voyageurs qui sont dans nos trains aujourd'hui", a encore commenté Rachel Picard.
"On essaie de casser tout ce qu'on nous reproche (...). Ma grande crainte, c'est de disparaître de la présence à l'esprit des jeunes, que le train ne soit plus le mode préféré", a-t-elle ajouté.
Le système ferroviaire, très complexe, nécessite de réserver les sillons -créneaux de passage- longtemps à l'avance.
"Les sillons sont prêts, sont commandés", a détaillé la directrice des TGV, précisant que pour les trains qui ne partiront pas, "il y a un système de pénalité, mais on ne paie pas le sillon, on ne paie pas le personnel, on ne paie pas le matériel. Mais a priori on est partis du principe qu'ils rouleront".
Elle a confié que "mettre un système industriel sous la volonté de quelques jeunes sur internet, c'est quand même un pari, c'est très difficile en production".