par Claude Canellas
BORDEAUX (Reuters) - Construit par les groupes Vinci et Fayat, le nouveau stade de Bordeaux de 42.115 places, qui sera inauguré lundi, a été conçu pour les rencontres sportives et les spectacles, mais aussi pour attirer des entreprises partenaires de la région.
Erigé dans le quartier du Lac, au nord de la ville, ce grand bâtiment aux formes inhabituelles conçu par les architectes Jacques Herzog et Pierre de Meuron, qui ont déjà à leur actif l'Allianz (XETRA:ALVG) Arena de Munich et le "Nid d'oiseau", le stade olympique de Pékin, s'inscrit dans l'engagement pris par la France pour organiser l'Euro de football en 2016.
A Bordeaux l'Etat a apporté 28 millions d'euros, la Ville 17, la Région Aquitaine et Bordeaux Métropole (l'agglomération) 15 chacune pour un coût global de 183 millions d'euros.
Le reste du financement est assuré par le club de football résident des Girondins de Bordeaux, qui versera un loyer annuel de 3,85 millions d'euros pendant 30 ans.
La Ville de Bordeaux a confié la construction, l'exploitation et la maintenance de l'édifice à la société Stade Bordeaux Atlantique (SBA), filiale de Vinci et Fayat, dans le cadre d'un contrat de partenariat public-privé (PPP) de 30 ans.
A l'issue de cette période, ce stade élégant où le premier match aura lieu le 23 mai contre Montpellier deviendra de plein droit la propriété de la Ville de Bordeaux.
Il devrait également porter le nom d'une entreprise qui, pour cela, devra verser 3,9 millions d'euros par an sur un contrat de longue durée, sans doute pas avant l'Euro 2016.
"Nous travaillons activement sur le naming. Le contexte économique, la réalité de ce marché difficile, font qu'on n'a pas encore abouti mais on a des contacts avec deux sociétés françaises et également des groupes à l'international", souligne Dominique Fondacci, directeur général de SBA.
3.000 PARTENAIRES
Le stade, auquel aucun programme immobilier ou commercial n'a été associé, propose cependant des points de restauration, un restaurant de 200 places ouvert tous les jours et une boutique des Girondins de Bordeaux d'une surface de 700 m2.
L'une des sources de financement de l'édifice est constitué par les 9.000 m2, dont 4.000 réservés aux espaces de réception, modulables et utilisables tout au long de l'année, complétés par un auditorium de 252 places.
Ces équipements bénéficient lors des rencontres aux Girondins de Bordeaux qui, en quittant le stade Chaban-Delmas construit en 1938, passent de 1.300 à plus de 3.000 partenaires avec 4.400 places VIP, 60 loges privatives et une terrasse de 8 mètres de large sur la quasi-totalité des tribunes, accessibles depuis les salons vitrés donnant sur l'aire de jeu.
"A Chaban-Delmas on avait un salon de 300 m2, ce n'était pas très confortable, des entreprises renonçaient à un partenariat", reconnaît le président du club Jean-Louis Triaud.
Pour le club, qui compte sur le confort pour augmenter la fréquentation, les recettes guichets, qui représentent environ 7% dans le budget d'un club, "vont augmenter de 10 à 15%".
Globalement, les recettes générées par les matchs étaient de l'ordre de 9 millions d'euros par an et l'objectif est de doubler ce chiffre entre billetterie et "hospitalités" (hors droits TV, partenariat, sponsoring et annonceurs).
Au final, entre les frais de loyer et d'organisation, le gain sur une année devrait être de l'ordre de 2,5 millions d'euros, selon le club. Un gain modeste d'autant que la Ville a décidé de mettre fin à la subvention annuelle déjà ramenée à 240.000 euros, une goutte d'eau dans le budget de près de 82 millions d'euros du club.
Le stade Chaban-Delmas qui devrait subir des travaux, sera dédié pour sa part au club de rugby de l'Union Bordeaux-Bègles (UBB) qui évolue en Top 14.
(Edité par Yves Clarisse)