Victime de l'attentisme des consommateurs, le marché automobile français a rechuté en octobre: les immatriculations de voitures neuves se sont repliées de 3,8%, décevant les espoirs d'un effet immédiat "Mondial de l'automobile", selon les statistiques publiées lundi.
Les groupes français limitent les dégâts, puisque les ventes de PSA Peugeot-Citroën se sont contractées de 2,2%, tandis que celles de Renault n'ont baissé que de 0,4% grâce à Dacia qui est resté dans le vert, a précisé le comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) dans sa publication mensuelle.
Au total, 160.162 voitures particulières neuves ont été immatriculées en octobre 2014, contre 166.495 en octobre 2013 sur le même nombre de jours ouvrables.
Pour le directeur de la communication du CCFA, François Roudier, cette baisse illustre l'attentisme des Français face à une économie toujours incertaine.
La situation correspond à ce qu'annonce l'Insee, "une baisse des intentions d'achat des ménages, des reports d'achat sur les achats lourds, comme les automobiles ou les logements", explique M. Roudier à l'AFP.
Sur les dix premiers mois de l'année, la croissance du marché français reste toutefois positive par rapport à la même période de 2013: +1,4% en données brutes, selon le CCFA. A même nombre de jours ouvrables, elle est de 1,9%, et l'organisation maintient sa prévision de 2% sur l'ensemble de l'année 2014, indique M. Roudier.
Le repli en octobre, qui fait suite à une croissance de 6,3% au mois de septembre, pourrait décevoir ceux qui misaient sur une hausse immédiate des ventes suscitée par le Mondial de l'automobile, grande fête biennale des véhicules qui s'est tenue du 4 au 19 octobre à Paris.
Mais M. Roudier remarque que rien n'est perdu puisque les statistiques de lundi concernent les immatriculations: il peut y avoir eu des commandes au Mondial, mais elles seront immatriculées en novembre", dit-il.
- Nissan en forme -
Les marques françaises, qui ont donc mieux résisté que les étrangères en octobre, détenaient ce mois-là 55,7% de leur marché intérieur. En outre, des voitures tricolores occupent toujours les dix premières places des ventes depuis le début de l'année, selon le CCFA.
"On voit que dans ce marché globalement en baisse, on a des voitures qui continuent à se vendre, et qui sont en fait des voitures qui ont été lancées récemment et qui fonctionnent bien", note M. Roudier, en citant le petit "SUV" Renault Captur, le monospace Citroën C4 Picasso et la Peugeot 308.
Au niveau des marques françaises, Peugeot, en baisse de 1,2%, s'est un peu mieux comporté que Citroën (-3,4%). Et chez Renault, la marque au Losange accuse un repli de 2,1% alors que le spécialiste des voitures simples et bon marché Dacia, sur un volume près de quatre fois plus faible, affiche une santé insolente avec une progression de 6,8%.
Parmi les groupes étrangers, dont les immatriculations se sont contractées de 6,5% par rapport à octobre 2013, Nissan, partenaire de Renault, connaît une croissance à deux chiffres (16,6%) et dépasse sur le mois son rival Toyota, qui sombre de 15,3%. Sur les dix premiers mois de l'année, Nissan n'est plus qu'à 450 unités de son rival japonais, avec 57.211 immatriculations contre 57.660.
Volkswagen reste le premier groupe étranger en France où il détient 13% du marché, mais ses immatriculations se sont contractées de 4,8% en octobre. Ford souffre encore davantage avec un recul de 6,8% tandis que General Motors sombre (-21,5%), la forme d'Opel (+12,7%) ne compensant pas la disparition de Chevrolet.
Fiat en revanche connaît un regain de forme avec une progression de 2,2% sur le mois.
Enfin, côté marques de luxe allemandes, BMW (-17,5%) et Audi (groupe Volkswagen, -4,8%) se replient mais Mercedes progresse de 1,5%.