Le ministre du Pétrole du Venezuela, Asdrubal Chavez, regrette "la guerre des prix involontaire" entre producteurs de brut causée par l'arrivée du pétrole de schiste américain.
"Les producteurs ont été forcés à chercher de nouveaux marchés pour maintenir leurs niveaux de production, ce qui a provoqué une sorte de guerre des prix non voulue entre les pays frères producteurs", a indiqué M. Chavez lors du séminaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mercredi.
Cette guerre des prix, a précisé le ministre, a été motivée par le besoin de ces pays de sécuriser leurs parts de marchés.
"Les pays de l'Opep et hors-Opep n'ont pas reçu les avertissements qui auraient permis de contrer les effets négatifs du pétrole de schiste", a souligné le ministre.
Ainsi, "nous avons préféré continuer avec un niveau confortable de prix, à plus de 100 dollars le baril, ce qui a permis au pétrole de schiste de se développer", a-t-il précisé.
Le ministre du Pétrole Vénézuélien a noté que la chute des cours de l'or noir, qui s'est accélérée après la décision de l'Opep en novembre dernier de laisser son quota de production inchangé à 30 millions de barils par jour (mbj), a affecté la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis.
"Mais nous avons encore du travail à faire pour assurer à notre pétrole une bonne position sur le marché", a-t-il indiqué.
L'augmentation de la production américaine, stimulée par le boom du pétrole de schiste, a en effet réduit les besoins en brut du pays, et entrainé la redirection du pétrole d'Afrique de l'ouest et du Golfe persique vers d'autres régions, comme l'Europe et l'Asie.
Le ministre du pétrole n'a pas appelé le cartel à réduire son objectif de production, comme il l'a précédemment fait, mais souhaite trouver des solutions pour anticiper les événements susceptibles de déstabiliser le marché.
Interrogé sur les conséquences du pétrole de schiste sur les marchés, Abdallah El-Badri, secrétaire général, de l'Opep, s'est voulu rassurant.
"Le pétrole de schiste est un phénomène qui ne va pas disparaître, et nous devons vivre ensemble et trouver un équilibre", a-t-il dit.
Ces derniers mois, des discussions ont par ailleurs eu lieu entre des pays de l'Opep et hors Opep, comme la Russie et le Mexique, pour tenter d'alléger le fardeau des coupes qui reposerait sur le cartel seul.
Mais aucune volonté de coopération de la part des producteurs hors Opep n'a réellement émergé. D'ailleurs le Mexique cherche plutôt à attirer les capitaux étrangers dans le cadre de sa réforme énergétique.