La Bourse de Paris a terminé la séance vendredi sur un modeste repli (-0,11%), malgré l'annonce d'une dégradation imminente de la note de la France par S&P, les investisseurs se déclarant soulagés que cette menace soit désormais derrière eux.
A la clôture, l'indice vedette a perdu 3,49 points pour s'inscrire à 3.196,49 points, dans un volume d'échanges de 2,82 milliards d'euros.
En début d'après-midi les rumeurs sur une prochaine dégradation de la France par l'agence de notation financière Standard et Poor's ont commencé à circuler sur le marché, faisant brutalement décrocher l'indice parisien et effaçant la progression enregistrée dans la matinée.
Mais, en fin de séance, la cote est remontée alors que dans les salles de marché les boursiers reprenaient leurs esprits et commençaient même à interpréter favorablement cette prochaine annonce.
"Au total, le marché a très bien résisté", note-t-on dans les salles de marché ou l'on souligne que cette dégradation était déjà largement "intégrée dans les cours".
Le fameux adage boursier "on vend sur la rumeur, on achète sur le fait, prouve une nouvelle fois sa pertinence", a indiqué Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
"La dégradation de la note de la France qui doit être effective vendredi dans la soirée va enfin mettre un terme à un suspens qui nous a empoisonné l'existence depuis plusieurs mois", fait-il remarquer. "On pourra enfin passer à autre chose et repartir sur des bases plus saines", a-t-il ajouté.
Même commentaire de la part de Arnaud de Champvallier, directeur général de Turgot Asset Management. "Peut-être est-ce même une bonne chose cette dégradation en permettant au marché parisien d'être débarrassé de cet épée de Damoclès", a-t-il indiqué.
L'agence de notation financière Standard & Poor's aurait décidé de dégrader la France en lui retirant sa note d'excellence triple A mais a en revanche maintenu les notations "AAA" de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, a indiqué vendredi à l'AFP une source gouvernementale.
Cette décision de Standard & Poor's planait au-dessus des marchés depuis que mi-décembre l'agence de notation a averti qu'elle pourrait rapidement abaisser la note de plusieurs pays, dont la France notée triple A.
Outre l'annonce de cette dégradation la Bourse a également du faire face à un regain de tension sur les négociations entre la Grèce et ses banquiers privés. Mais là également le marché a fait preuve d'une belle résistance.
Les banques ont annoncé vendredi qu'elles suspendaient leurs négociations avec Athènes sur les modalités de la restructuration de la dette publique de la Grèce.
Les banques, ne se sont pas effondrées comme certains le craignaient au contraire: BNP Paribas fait partie des plus fortes hausse de la cote (+2,52% à 31,79 euros) et la Société Générale a gagné 0,28% à 16,34 euros. Le Crédit Agricole est à la traîne et s'est replié de 0,38% à 4,20 euros.