Le Printemps n'est toujours pas parvenu à un accord pour l'ouverture dominicale de ses magasins, seuls deux syndicats n'atteignant pas le seuil nécessaire de 30% ayant approuvé le projet, a-t-on appris mercredi de sources syndicales.
Après un premier échec en octobre des discussions pour le magasin Printemps Haussmann, l'enseigne avait rouvert des négociations en novembre, cette fois au niveau de l'ensemble de l'entreprise.
Mais le nouveau projet d'accord soumis à signature jusqu'à ce mercredi n'a recueilli l'aval que de la CFDT et de la CFE-CGC (28,08% à elles deux).
Le syndicat Unsa-Printemps (14,66%) a annoncé dans un communiqué avoir décidé "de ne pas être signataire", mais appelle à un référendum d'entreprise afin de demander leur avis aux salariés.
Interrogée par l'AFP, la direction de l'enseigne n'a pas souhaité réagir avant la fin du délai officiel, fixé à 18h00.
L'Unsa-Printemps reproche notamment au texte de ne pas prendre en compte les démonstrateurs (salariés des marques) "qui représentent pourtant les deux tiers des salariés présents sur la surface de vente", ainsi que des garanties insuffisantes sur les créations d'emploi.
Le premier projet présenté par le Printemps pour son magasin amiral du boulevard Haussmann avait été rejeté en octobre par tous les syndicats.
Les discussions rouvertes en novembre au niveau de l'entreprise concernaient initialement quatre magasins. La direction avait alors "menacé d'un plan social" faute d'accord, avait dénoncé la CGT, premier syndicat de l'entreprise (45,87%), opposée au travail dominical.
Finalement, le dernier projet était "national", applicable aux 18 établissements, quels que soient les dispositifs d'ouverture dominicale (dimanches du maire, zones commerciales ou touristiques…), une revendication de la CFDT notamment.
Pour l'enseigne, l'objectif principal était de pouvoir ouvrir tous les dimanches son magasin du boulevard Haussmann, situé en zone touristique internationale (ZTI) aux termes de la loi Macron d'août 2015.
Comme ailleurs, le projet distingue travailleurs "habituels" du dimanche (à partir de 12 travaillés) et "occasionnels", avec pour tous une majoration proposée de 100% (payé double), ainsi qu'une aide à la garde d'enfants (60 euros jusqu'à 15 ans). Seuls les travailleurs "occasionnels" sont éligibles à un repos compensateur.
Signataire, la CFDT estime pour autant que "tout n'est pas parfait". Dans un message aux salariés, consulté par l'AFP, elle cite notamment l'amplitude de 10 heures de travail qui "peut être dépassée" dans certains magasins et des engagements "insuffisants" en termes d'emplois.
Selon la CFDT et la CGT, entre 120 et 170 créations d'emplois étaient envisagées, soit "à peine 50 à 55 équivalents temps plein", regrette la CFDT. En début d'année, la direction "avait annoncé 500 créations d'emploi" pour les ouvertures dominicales, rappelle Jean-Jacques Liébert (CGT).
Avec ce nouvel échec, le Printemps est le seul des grands magasins à ne pas disposer d'un accord sur le travail dominical. Premier à avoir abouti, en novembre 2015, le BHV-Marais (groupe Galeries Lafayette) est ouvert tous les dimanches depuis juillet. Il sera suivi l'année prochaine par les Galeries Lafayette et le Bon Marché.