La Bourse de New York a une nouvelle fois atteint des records cette semaine, se hissant à des niveaux plus vus depuis la crise, mais les marchés américains attendent toujours une nette amélioration du marché immobilier pour définitivement tourner la page.
Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a pris 2,40% terminant vendredi à 13.232,62 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a quant à lui avancé de 2,24% à 3.055,26 points.
Jeudi, le Dow Jones a fini à un niveau inédit depuis le 31 décembre 2007, tandis que le Nasdaq a retrouvé son niveau de 2008 avant le pic de la crise.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est adjugé 2,43%, finissant à 1.404,17 points.
De son côté, le S&P, qui réunit 500 grandes valeurs de Wall Street, très suivi par les marchés en raison de sa diversité, a franchi le seuil des 1.400 points jeudi en séance pour la première fois depuis le 6 juin 2008.
Ceci s'est traduit par une nette hausse des volumes d'échanges jeudi et vendredi, en progression de quelque 20%.
"Ca a été une semaine importante car les indices sont à des plus hauts depuis longtemps", s'est félicité Gregori Volokhine, stratège de Meeschaert Capital Market.
Pour plusieurs analystes, le fait le plus marquant de ces cinq séances a été la nette hausse des taux obligataires américains. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a ainsi progressé à 2,298% vendredi contre 2,038% une semaine plus tôt et celui à 30 ans à 3,411% contre 3,189%.
"Le début d'une remontée des taux aux Etats-Unis est pour le moment positif pour les marchés car il y a une réallocation d'actifs, en direction de la Bourse, qui viennent des obligations d'Etats", a dit M. Volokhine.
"C'est un signe que la frilosité diminue beaucoup parmi les investisseurs", a-t-il souligné.
Pour Hugh Johnson, du cabinet de gestion d'actifs Hugh Johnson Advisors, le désintérêt des investisseurs pour les bons du Trésor provient du fait qu'"il devient de plus en plus clair, notamment grâce aux chiffres du chômage de janvier et février, que l'économie américaine est en train de se renforcer".
"Il est sans doute trop tôt pour dire que la bulle du marché obligataire est finie", a toutefois tempéré Jim Dorsey, analyste de IHS Global Insight, soulignant que les taux pourraient vite redescendre si la croissance américaine devait ralentir en raison des turbulences en Europe.
L'un des développements qui a particulièrement dopé Wall Street cette semaine a été la publication des résultats des tests de résistance effectués par la banque centrale américaine (Fed). Pour plusieurs analystes, ils ont montré que le secteur bancaire a tiré les leçons de la crise.
"Et les critères (retenus par la Fed) étaient très sévères", a souligné M. Volokhine.
Dans ce contexte toujours plus encourageant, Wall Street croisait les doigts pour que le flot de statistiques sur le marché immobilier publiés la semaine prochaine reflète une embellie dans ce secteur qui ne s'est toujours pas véritablement remis de la crise de 2008 dont il fut à l'origine.
"On s'attend à voir une amélioration qui pourrait servir à inspirer" le mouvement à la hausse, a avancé Hugues Johnson.
Seront ainsi particulièrement scrutés, les chiffres des mises en chantier en février et ceux des permis de construire délivrés ce mois-là, mardi. Le lendemain, ce sera le tour des statistiques des reventes de maisons, et vendredi celui des ventes de maison neuves, également en février.