par Edward Taylor
FRANCFORT (Reuters) - Les constructeurs automobiles généralistes, tels les Français PSA Peugeot Citroën et Renault, devraient être les grands bénéficiaires des résultats du deuxième trimestre, la reprise des ventes de voitures neuves dans la zone euro transformant tout à coup la dépendance à cette région en un avantage.
De leur côté, les groupes installés dans le haut de gamme, notamment les allemands BMW, Daimler et Volkswagen, qui ont bien mieux résisté à la crise que Peugeot et consorts, ont moins le vent en poupe avec notamment le ralentissement de la croissance chinoise et des ventes mitigées sur leur marché national.
Les résultats du deuxième trimestre du secteur automobile, dont Daimler lancera la première salve mercredi, devraient surtout refléter l'impact de la reprise du marché en Europe, qui avait terminé 2013 sur une sixième année consécutive de baisse.
Selon les données publiées la semaine dernière par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), les ventes de voitures neuves dans l'Union européenne ont augmenté de 4,5% en juin, leur dixième mois consécutif de progression.
L'Allemagne a été le seul grand pays européen à voir son marché automobile se contracter le mois dernier.
Le rebond de la demande en Europe profite davantage aux généralistes car ils sont mieux à même de proposer des voitures abordables pour des consommateurs qui retrouvent un peu de marges de manoeuvre après plusieurs années d'austérité.
Les analystes d'Exane BNP Paribas pensent que PSA Peugeot Citroën est bien placé pour profiter au maximum de cette configuration, Renault étant également dans une position très favorable.
"Renault pourrait également participer à la fête des généralistes avec de solides résultats du premier semestre. Il est fort peu probable que les constructeurs de voitures haut de gamme dépassent les attentes (...)", écrivent-ils dans une note publiée la semaine dernière.
PSA Peugeot Citroën est le constructeur généraliste qui a le plus souffert de la longue déprime du marché automobile européen.
Certains se demandent, au vu notamment de la baisse de la demande en Allemagne, si la reprise en Europe va perdurer, même si les ventes dans la région sont toujours, selon LMC Automotive, inférieures de 23% leur niveau de 2007.
Philippe Houchois, analyste chez UBS, ajoute d'ailleurs qu'il serait une erreur de tout miser sur l'Europe.
"Même si, à court terme, cela paie d'avoir une forte présence en Europe en ce moment, cela n'est pas tenable sur la durée. Au bout du compte, la vraie dynamique est toujours en Chine."
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)