Offre du Cyber Monday : Jusqu'à 60% de réduction sur InvestingPro.PROFITER DES SOLDES

L'Allemagne traîne toujours ses "bad banks", et leurs actifs à risque

Publié le 11/09/2011 11:40

Trois ans après le choc financier provoqué par l'effondrement de la banque américaine Lehman Brothers, l'Allemagne n'en a pas fini avec ses "bad banks" et leurs actifs à risque en milliards d'euros, d'autant plus que la confiance des investisseurs est en berne.

Berlin avait décidé en 2009 d'autoriser la création de structures externes aux banques allemandes pour leur permettre d'évacuer de leurs bilans leurs actifs toxiques, d'où leur surnom peu flatteur de "bad banks".

Ces structures stockent ces actifs à leur valeur comptable, en espérant les revendre un jour à profit ou alors les garder jusqu'à leur échéance.

FMS Wertmanagement a hérité en 2010 d'environ 175 milliards d'euros d'actifs à risque de la banque Hypo Real Estate (HRE), nationalisée auparavant par l'Etat fédéral. EAA a été initialement dotée de 77,5 milliards d'euros d'actifs toxiques provenant de la banque publique régionale en difficulté WestLB.

Leurs pertes éventuelles doivent être couvertes par de l'argent public, en l'occurrence l'Etat fédéral pour FMS Wertmanagement et l'Etat régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (nord-ouest) pour EAA, menaçant ainsi l'équilibre budgétaire visé par l'Allemagne en 2014.

Médias et experts allemands spéculent régulièrement sur l'ampleur possible du gouffre financier. Les pertes de la bad bank de HRE pourraient atteindre jusqu'à 50 milliards d'euros, a déclaré à l'AFP le professeur Dirk Schiereck, professeur à l'Université TU Darmstadt (ouest).

Ce montant proviendrait pour moitié de dépréciations sur des titres financiers, comme des obligations d'Etats de la zone euro ou la couverture d'emprunts étudiants américains, et le reste de dépréciations sur crédits à risque, notamment dans l'immobilier commercial, selon l'universitaire.

Pour l'instant aucune disposition particulière n'a été prise par Berlin pour faire face à ce scénario catastrophe, souligne-t-il.

"C'est de l'explosif pour le politique", selon M. Schiereck, qui soupçonne la coalition dirigée par Angela Merkel de vouloir laisser cette bombe à retardement à ses successeurs.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère allemand des Finances s'est refusé à tout commentaire. Jusqu'ici, Berlin estime officiellement que les capitaux propres de près de 3,9 milliards d'euros promis en 2010 à FMS Wertmanagement seront suffisants pour couvrir les pertes éventuelles.

Or, dès son premier exercice l'an dernier, elle a subi une perte d'environ trois milliards d'euros pour cause de provisions pour risques, épuisant ainsi près des trois quarts de ce capital.

"Il est évident que nous devrons passer de nouvelles dépréciations (...), de nombreuses parties de notre portefeuille ont encore des difficultés", a reconnu Andreas Henry, son porte-parole.

L'objectif initial de revendre ou de garder jusqu'à échéance 70% des actifs d'ici 2020 puis de céder le reste à leur valeur d'achat "est en train d'être retravaillé" car il "sera difficile à atteindre" a-t-il précisé.

Chez EAA, "l'objectif est de se débarrasser de la moitié environ des actifs d'ici 2014, il n'y a pas de date limite pour le reste" qui doit être vendu au moment le plus opportun, rappelle sa porte-parole Marie Luise Hoffmann.

Le deuxième plan européen de sauvetage de la Grèce, qui implique une participation des créanciers privés, complique encore la tâche des bad banks allemandes, invitées à contribuer à l'effort général.

Celle de HRE a annoncé début septembre qu'elle allait échanger près d'un milliard d'euros de ses obligations publiques grecques contre de nouvelles d'un montant équivalent mais de maturité plus longue.

Et lundi celle de WestLB va très probablement faire de même, selon Mme Hoffmann.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés