Manuel Valls a assuré dimanche soir sur TF1 que les mesures contenues dans le collectif budgétaire de juin permettraient de faire sortir de l'impôt sur le revenu dès cette année quelque 650.000 ménages.
"Nous sommes en train de travailler avec les parlementaires" dans le cadre du collectif budgétaire qui sera voté en juin "pour permettre la baisse de l'impôt pour les ménages à faible revenu", a déclaré le Premier ministre.
Ces dernières années, "il y a à peu près 650.000 ménages qui sont rentrés dans l'impôt et qui doivent en sortir", a-t-il souligné, en précisant que le gouvernement et sa majorité travaillaient sur une mesure concernant les personnes gagnant autour de "1,2" à "1,3 fois le Smic".
Du fait du gel du barème de l'impôt sur le revenu, introduit par le gouvernement Fillon sur les impôts payés en 2012, plusieurs centaines de milliers de Français sont devenus imposables sur le revenu. Ce gel consiste en effet à ne pas relever en fonction de l'inflation les limites des tranches du barème.
La gauche avait poursuivi ce gel après son retour au pouvoir, avec toutefois déjà des ajustements pour les ménages imposables les plus modestes.
"Nous souhaitons baisser déjà les impôts" à l'automne 2014 "mais pour le budget 2015, nous devons travailler aussi avec les parlementaires sur une baisse significative de l'impôt et notamment de l'impôt sur le revenu", la hausse ayant entraîné par ricochet "des augmentations de CSG, de fiscalité locale ou de redevance télévisée", a affirmé le chef du gouvernement
"Nous devons faire baisser cette pression fiscale. C'est l'engagement que je prends devant vous", a-t-il lancé. "Entre 2010 et 2012, la droite a augmenté les impôts de 30 milliards. Et entre 2012 et 2014, la gauche les a augmentés aussi de 30 milliards. Ca suffit, c'est trop. Trop d'impôt, selon la vieille formule, tue l'impôt et tue surtout la compétitivité de notre pays".
Les élections européennes sont un choix "décisif" et "majeur" pour "l'avenir de la France et de l'Europe", a également déclaré dimanche le Premier ministre Manuel Valls, disant "ne pas se résoudre" à une éventuelle percée du Front national.
"C'est un scrutin décisif qui est majeur pour l'avenir de la France et de l'Europe", notamment parce que les Européens vont désigner le président de la Commission européenne, a déclaré sur TF1 M. Valls, qui compte s'engager dans la campagne électorale. "Je suis là précisément pour m'engager. On me conseille même parfois de me tenir à l'écart. Les sondages pour ma formation politique ne sont pas bons, on prévoit une abstention très importante, il n'y a que des coups à prendre", a-t-il lancé.
"Et je sais par ailleurs le scepticisme de beaucoup de nos compatriotes: l'Europe passoire, l'Europe loin des peuples, l'Europe qui n'est pas efficace notamment dans la lutte contre le chômage", a ajouté le Premier ministre.
"Et pourtant parce que je suis patriote, parce que je suis profondément français, parce que j'aime mon pays et parce que j'aime l'Europe, chacun d'entre nous doit s'engager. D'abord pour que les Français votent", a-t-il dit.
Quant au scénario où le Front national ressortirait comme premier parti à la suite du scrutin du 25 mai, "je ne peux pas me résoudre à ces pronostics. Ces populismes, cette extrême droite qui prospèrent en Europe sur fond de rejet de l'Europe, c'est faire sortir la France de l'Histoire".
"Si la France sortait de l'euro comme le propose par exemple (Marine) Le Pen, cela serait le retour de l'inflation, la perte de pouvoir d'achat, et pire, l'isolement de la France", a plaidé le Premier ministre, selon qui "le destin de la France est en Europe".
Il a plaidé pour que "l'Europe fasse aussi des choix en faveur de l'emploi et de la croissance".