Au lendemain d'un comité de politique monétaire finalement important de la Réserve fédérale américaine, qui est bien engagée à plus ou moins court terme à relever ses taux, la monnaie unique européenne peinait en toute logique à retrouver de l'allant face au dollar. Après avoir perdu hier soir 1% contre sa contrepartie américaine, l'euro rebondissait de 0,30% ce midi à 1,0962, sans pour autant avoir repris pied au-delà des 1,10 dollar à cette heure heure.
L'euro enregistrait également de légers rebonds contre le yen (+ 0,17% à 132,58) et le sterling (+ 0,38% à 0,7184), tout en restant sans direction face au franc suisse.
Quoi que dépourvu de conférence de presse comme de prévisions macro-économiques, le FOMC (comité de politique monétaire) de la Fed s'est conclu hier soir sur un communiqué de presse important.
Certes, les taux directeurs restent fixés au niveau de 0-0,25% auquel ils ont été abaissés à la toute fin de l'année 2008, au début de la crise financière. Pour mémoire, cet outil conventionnel de la politique monétaire américaine n'a plus été relevé depuis le mois de juin 2006.
Mais cela devrait changer : tout en confirmant - pour l'instant - le niveau des taux, la Fed a indiqué hier soir que 'pour déterminer s'il sera opportun de relever la fourchette cible des taux d'intérêt à sa prochaine réunion, le comité évalue les progrès - accomplis et attendus - vers des objectifs d'emploi maximum et de 2% d'inflation', indique le communiqué.
En clair, si le statu quo reste pour l'instant de mise, la situation pourra changer - et c'est cette fois officiel - à compter du FOMC des 15 et 16 décembre prochains, prévient la Fed.
Certes, le rythme des créations d'emplois a ralenti ces derniers mois, mais la Fed estime aussi que l'investissement des entreprises et les dépenses des ménages se portent mieux. Comme le résume Barclays (L:BARC) Bourse, les informations récoltées depuis la précédente réunion de septembre suggèrent que l'économie a poursuivi son amélioration d'une façon modérée. (Même si) l'inflation continue d'évoluer sous l'objectif du comité, notamment en raison de la baisse des prix de l'énergie et des prix des importations hors énergie.
'Le risque de 'contagion' du ralentissement des émergents sur l'économie américaine a disparu du texte et la croissance américaine est perçue comme solide grâce à l'investissement des entreprises et à la consommation des ménages', ajoutent pour leur part les spécialistes d'Aurel BGC. Et une hausse des taux directeurs est clairement envisagée en décembre', une réunion étant prévue les 15/16 décembre, indiquent-ils.
Ce qui ne veut pas dire que ce sera forcément à cette date que la Fed relèvera effectivement ses taux : nombre d'analystes tablent plutôt sur une première action au début l'année 2016, où des FOMC sont prévus les 26-27 janvier (avec seulement un communiqué), puis le 15-16 mars (avec conférence de presse).
Pour les économistes de la banque canadienne FBN, deux autres rapports sur l'emploi doivent paraître avant la réunion du comité en décembre. À notre avis, une création d'emplois de l'ordre de 135.000 à 175.000 devrait suffire pour soutenir la probabilité d'une hausse des taux d'intérêt en décembre.
Et les spécialistes de préciser que ces niveaux, s'ils étaient maintenus au cours des 12 prochains mois (et à supposer que les marchés financiers soient stables), suffiraient pour faire baisser le taux de chômage à 4,8%, chiffre dont la Fed considère qu'il représente le plein emploi. A suivre.
En attendant et quoi qu'il en soit, rappelle Aurel BGC, la Fed montre que la situation économique n'est pas si grave et que les membres sont prêts à ce premier mouvement. Un point très positif pour l'économie américaine et donc pour sa devise.
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