LONDRES (Reuters) - La Banque d'Angleterre a abandonné son projet de baisser une nouvelle fois ses taux d'intérêt, disant que le loyer de l'argent pouvait aller dans un sens comme dans l'autre, tout en relevant ses prévisions de croissance et d'inflation pour 2017, tenant ainsi compte de la chute de la livre depuis la décision des Britanniques de sortir de l'Union européenne.
La devise britannique a accentué ses gains face à l'euro et dollar, progressant de quelque 1,5% face à ces deux monnaies, après les décisions annoncées jeudi par la BoE, dont le conseil de politique monétaire s'est prononcé à l'unanimité pour le maintien du taux directeur à 0,25%.
La livre était déjà bien orientée avant la BoE, en réaction au jugement de la Haute Cour de Londres, qui dit que le gouvernement britannique doit obtenir l'accord du Parlement pour déclencher la procédure de l'article 50 du Traité européen fixant les modalités d'une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.
Le vote en faveur du Brexit lors du référendum du 23 juin avait incité début août la Banque d'Angleterre à abaisser son taux directeur pour la première fois depuis 2009 et a relancer son programme de rachat d'obligations, ajoutant à l'époque ne pas exclure une nouvelle baisse de ce taux.
Mais elle a à nouveau adopté une position neutre en matière d'orientation future du taux d'intérêt, prenant acte d'une inflation qui devrait excéder son objectif en 2017.
"Il y a des limites à ce qui peut être toléré en matière de dépassement de l'objectif d'inflation", a précisé la BoE dans un communiqué, notant qu'elle voyait l'inflation atteindre 2,7% l'année prochaine, soit trois fois son niveau actuel, alors que l'institut d'émission se fixe comme objectif une hausse des prix à la consommation de 2%.
(David Milliken et William Schomberg; Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Patrick Vignal)