Obtenir 40% de réduction
👀 👁 🧿 Tous les regards se tournent vers Biogen, en hausse de +4,56% après la publication de ses résultats.
Notre IA a sélectionné l’action dès Mars 2024. Quelles seront les prochaines actions à s'envoler ?
Trouver des actions maintenant

Activités de Lafarge en Syrie: un rapport accable le cimentier

Publié le 20/09/2017 22:31
Mis à jour le 20/09/2017 22:45
Usine de ciment du groupe franco-suisse LafargeHolcim le 7 avril 2014 à Paris (Photo FRANCK FIFE. AFP)

L'enquête sur l'activité de Lafarge en Syrie pourrait être accablante pour le cimentier: trois ex-salariés syriens ont été entendus et un rapport des douanes conclut que la direction en France a validé "des paiements aux groupes jihadistes" pour continuer à travailler dans le pays en guerre.

Les juges d'instruction chargés de cette affaire très sensible tentent de déterminer les liens qu'a pu entretenir le géant du ciment notamment avec l'organisation Etat islamique (EI), pour faire fonctionner en 2013 et 2014, malgré le conflit, la cimenterie de Jalabiya (nord du pays).

L'enquête porte aussi sur la connaissance qu'auraient eu des responsables du groupe en France de ces agissements et du danger qu'ils ont pu faire courir aux employés sur place.

Un informaticien, un ingénieur et un employé chargé des emballages, venus de Syrie pour répondre à la convocation des magistrats, ont été entendus cette semaine, a appris l'AFP de source proche de l'enquête. "Ils ont confirmé le caractère accablant des éléments qui pourraient être retenus contre Lafarge", a indiqué à l'AFP leur avocate Marie Dosé.

Il s'agit des premières auditions par les magistrats dans cette enquête pour "financement d'entreprise terroriste" et "mise en danger de la vie d'autrui", qui leur a été confiée en juin.

Le scandale avait été révélé un an plus tôt par une enquête du Monde qui avait mis en lumière de "troubles arrangements" entre Lafarge Cement Syrie (LCS), branche syrienne du groupe, et l'EI alors que le groupe jihadiste gagnait du terrain et devenait incontournable dans la région.

Publicité tierce. Il ne s'agit pas d'une offre ou recommandation d'Investing.com. Lisez l'avertissement ici ou supprimez les pubs .

En septembre 2016, le ministère de l’Économie avait déposé plainte, déclenchant l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris, confiée au Service national de douane judiciaire (SNDJ).

-'fausses pièces comptables' -

Dans son rapport, dont l'AFP a eu connaissance, le SNDJ conclut que LCS a "effectué des paiements aux groupes jihadistes" via un intermédiaire pour que la cimenterie continue à fonctionner.

La conclusion des douanes est surtout accablante pour la direction française du groupe Lafarge, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim (SIX:LHN). Celle-ci "a validé ces remises de fonds en produisant de fausses pièces comptables", affirme le SNDJ dans ce document, également révélé par Le Canard enchaîné et Le Monde.

Et, si seules trois personnes ont avoué avoir eu connaissance de ces pratiques, "il est tout à fait vraisemblable que d'autres protagonistes aient couvert ces agissements", dont l'ex-PDG de Lafarge Bruno Lafont, ajoutent les douanes judiciaires qui ont entendu neuf responsables du cimentier et de sa filiale syrienne.

Face aux enquêteurs, l'ex-directeur général adjoint opérationnel de Lafarge, Christian Herrault, a reconnu que le groupe s'est plié à une "économie de racket", menée par différentes milices armées, pour assurer la circulation de ses marchandises dans le pays.

"Cela représentait 5 millions de livres syriennes par mois pour Daesh (acronyme arabe de l'EI), environ 30.000 dollars", a-t-il indiqué, précisant que "l'argent était prélevé directement dans le cash de l'usine" et versé à un intermédiaire.

Lafarge est aussi soupçonné d'avoir acheté du pétrole à des groupes jihadistes, là encore pour que ces derniers lui permettent de poursuivre son activité.

Publicité tierce. Il ne s'agit pas d'une offre ou recommandation d'Investing.com. Lisez l'avertissement ici ou supprimez les pubs .

LCS en a acheté "en toute illégalité" à des groupes "islamistes, kurdes ou autres", a raconté Frédéric Jolibois, directeur général de LCS à partir de l'été 2014.

- aval des autorités françaises? -

L'enquête suggère aussi que la décision du cimentier de rester en Syrie a reçu l'aval des autorités françaises. "Le gouvernement n'a jamais incité Lafarge à partir de Syrie", a souligné M. Herrault, tandis que M. Jolibois a relevé avoir été "régulièrement en contact avec le Quai d'Orsay et la DGSE".

"La seule gestion de Lafarge était une gestion financière en dehors de tout critère humanitaire: le groupe n'a pas hésité à mettre en danger l'intégrité physique de ses salariés et à les exposer au pire", a déploré Me Dosé.

L'EI avait fini par prendre le contrôle du site en septembre 2014. Ce jour-là, d'après Le Monde, la direction n’a pas prévenu les employés de l’imminence d’un raid, et ils avaient dû se sauver par leurs propres moyens.

Sollicité, LafargeHolcim (PA:LHN) n'était pas disponible dans l'immédiat.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés