Le déficit budgétaire de l'Etat français s'est établi à 90,8 milliards d'euros à fin 2011, un chiffre en amélioration de plus de 4,5 milliards d’euros par rapport aux dernières prévisions et qui doit permettre à la France de dépasser son objectif de réduction du déficit public.
Un an auparavant le déficit de l'Etat atteignait le niveau record de 148,8 milliards d'euros.
Le chiffre pour fin 2011, donné mercredi par le ministère du Budget dans un communiqué, avait déjà été annoncé le 24 janvier par la ministre du Budget Valérie Pécresse devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
Mme Pécresse s'était alors déclarée "d'ores et déjà certaine" que le déficit public, qui intègre également les comptes de la Sécurité sociale et des collectivités locales, "sera substantiellement inférieur à l'objectif de 5,7% du PIB" (Produit intérieur brut) que s'était fixé le gouvernement.
Fin janvier, lors d'une interview télévisée, le chef de l'Etat avait confirmé que le déficit public avait été ramené en 2011 à 5,4% du produit intérieur brut (PIB), "peut-être 5,3%".
"La France est un pays sérieux, qui se modernise et va être en avance sur le plan (...) de réduction du déficit alors qu'il y a six mois on nous disait que c'était inatteignable, cela montre que l'on est dans la bonne direction", a déclaré mercredi matin sur la radio RTL le ministre de l'Economie, François Baroin.
Le déficit public de la France ne pourra être déterminé précisément qu'à la mi-mars lorsque seront connus les déficits de la sécurité sociale et des collectivités locales. Celui-ci doit être ramené à 4,5% du produit intérieur brut cette année puis 3% en 2013, conformément aux engagements pris par la France.
Et ce malgré une révision à la baisse à 0,5%, contre 1% initialement prévu de la prévision de croissance économique pour 2012, avait indiqué fin janvier le président.
Au 31 décembre 2011, les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) atteignent 365,4 milliards d'euros contre 425,7 milliards au 31 décembre 2010, a précisé mercredi le ministère du Budget, une baisse de 14,8% à périmètre constant.
Les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements) se sont établies à 275,2 milliards d'euros contre 274,9 milliards à fin décembre 2010 (+0,1% à périmètre constant).
A la fin décembre, le solde de l’État pour l’année 2011 présente "une amélioration de plus de 4,5 milliards d’euros par rapport à la dernière loi de finances rectificative de 2011 (-95,3 milliards d’euros) et de 58 milliards par rapport à 2010", précise le ministère.
Le recul des dépenses d'une année sur l'autre s’explique notamment par l'extinction quasi-totale du surcoût transitoire lié, l'an dernier, à la réforme de la taxe professionnelle avec des versements au profit des collectivités territoriales. L'année 2010 avait également été affectée par les dépenses liées aux "investissements d’avenir" du "grand emprunt", a rappelé le ministère.
La charge de la dette s’établit en 2011 à 46,3 milliards d'euros, "en légère baisse par rapport à la dernière loi de finances rectificative compte tenu de niveau très bas des taux à court terme", note le ministère.
A fin 2011, les recettes fiscales nettes s’établissent à 255 milliards d'euros. "Hors effet de la réforme de la taxe professionnelle, estimé à 15 milliards d'euros, les recettes fiscales nettes sont donc en progression de 6,5% par rapport à 2010", commente le ministère.
Le produit de l'impôt sur les sociétés, très affecté pendant la crise, poursuit son redressement et augmente de 18% à périmètre constant. L'impôt sur le revenu rapporte également davantage que l'an dernier (+5,6%) tout comme la TVA (+4,5%).